Le 76ᵉ Festival de Cannes se termine, le suspense reste entier pour la Palme d’or

May 27, 2023
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La Palme d’or est exposée lors du 76ᵉ Festival international du film, à Cannes, dans le sud de la France, mardi 16 mai 2023. VIANNEY LE CAER / INVISION / AP

Qui succédera à Sans Filtre, de Ruben Östlund ? Après douze jours constellés de paillettes et de stars, le 76e Festival de Cannes s’achève samedi 27 mai, avec la remise de la Palme d’or à l’un des 21 films d’une compétition très ouverte jusqu’au bout.

Le réalisateur suédois, qui a remporté l’an dernier sa deuxième Palme, préside le jury qui va se retirer pour délibérer et décerner ses prix.

Östlund, qui avait promis dans une interview à l’Agence France-Presse « une approche très démocratique de la présidence », doit trancher en compagnie des quatre femmes et quatre hommes de son jury, dont la réalisatrice Julia Ducournau (Titane, Palme d’or 2021) ou l’actrice Brie Larson, connue comme la super-héroïne Captain Marvel, l’écrivain afghan Atiq Rahimi ou l’acteur Denis Ménochet.

« J’aime écouter ce que tout le monde dit sur les différents films. […] Je n’ai pas l’intention de faire figure d’autorité de quelque manière que ce soit », avait-il promis.

Au terme de la compétition, le suspense est entier. Avec quelques favoris : le Finlandais Aki Kaurismäki, grand habitué du Festival et l’un des réalisateurs fétiches de Ruben Östlund, a reçu un accueil très élogieux pour l’ultramélancolique Les feuilles mortes, romance aux accents baudelairiens entre deux âmes esseulées, dans une Finlande ouvrière et pluvieuse.

Le palmarès prendra une tournure plus politique, si le jury décide de couronner le Britannique Jonathan Glazer et son Zone of Interest : ce film, extrêmement maîtrisé, rappelle l’effroyable « banalité du mal » en décrivant de manière clinique et glaçante, la vie quotidienne nonchalante de la famille du commandant du camp d’extermination nazi d’Auschwitz.

3e Palme pour une réalisatrice ?

Son compatriote Ken Loach, 86 ans, pourrait entrer de son vivant au Panthéon du cinéma en devenant le premier réalisateur à remporter une troisième Palme d’or, après Le vent se lève (2006) et Moi, Daniel Blake (2016). Il fut le dernier à monter les marches, vendredi soir, pour The Old Oak, sur l’accueil des réfugiés syriens au Royaume-Uni.

Du côté des prix d’interprétation, l’Allemande Sandra Hüller, révélée au public international à Cannes avec Toni Erdmann (2016), est une très sérieuse prétendante : elle excelle dans deux films, jouant l’épouse du commandant nazi dans Zone of Interest et une veuve accusée d’avoir tué son époux dans Anatomie d’une chute.

Ce dernier film, un drame de deux heures et demie à la structure très travaillée, est l’un de ceux qui ont le plus plu à la critique internationale. Si elle remportait la Palme d’or, son autrice Justine Triet serait seulement la troisième réalisatrice de l’histoire du Festival à être primée, après Jane Campion (La Leçon de piano, 1993) et Julia Ducournau.

Le prix Un certain regard et la Queer Palm déjà décernés

Au-delà des prix, la cérémonie de clôture, présidée par Chiara Mastroianni et retransmise à partir de 20 h 30 sur France Télévisions et Brut, marque le terme d’une 76e édition, présidée pour la première fois par Iris Knobloch, ancienne de Warner. Le Monde suivra également cette soirée spéciale en live sur son site à partir de 18 h 30.

Elle fut marquée par des polémiques sur le come-back de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d’accusations de violences conjugales, par une présence en force du cinéma du continent africain, et par le retour de légendes d’Hollywood sur la Croisette. Parmi celles qui ont fait le déplacement : Martin Scorsese, venu présenter avec Leonardo DiCaprio et Robert De Niro son dernier film, Killers of the Flower Moon, Harrison Ford, qui a monté à 80 ans les marches pour le dernier Indiana Jones et fait ses adieux au personnage de l’archéologue au chapeau et au fouet, ou encore l’actrice Jane Fonda et le réalisateur Quentin Tarantino, venus chacun parler de cinéma et de leur carrière.

Quelques prix ont déjà été décernés, dont le prix Un certain regard à How to Have Sex, de Molly Manning Walker, et la Queer Palm, un prix alternatif du meilleur film LGBT+, pour Monster, de Hirokazu Kore-eda, également en compétition officielle.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde