Aya Nakamura à l’Accor Arena : " Elle représente la réussite de notre communauté "

May 27, 2023
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Elle a encore monté une marche du podium, en remplissant l’Accor Arena trois soirs de suite. Aya Nakamura, nouvelle égérie de Lancôme, a servi un show de diva vendredi soir, devant une salle à 90 % féminine.

La chanteuse française la plus écoutée au monde apparaît en jupe et top à franges brillantes. Elle déroule un show impeccable, souriante et détendue, sous des jeux de lumière et des éclairs de flammes au sol. Dans la salle, une écrasante majorité de femmes noires, comme Mendy 25 ans et ses deux copines, venues d’Évry. « On n’a pas beaucoup de modèles, elle représente la réussite de notre communauté. Elle dégage aussi de bonnes vibes, ses sons sont entraînants et elle est en plus hyperféministe ! »

Son arrivée au fond de la scène, sur une haute estrade, dans sa tenue brillante, s’accompagne d’une pluie de confettis pailletés au-dessus de la fosse. La posture de diva est assumée, acclamée. Les six danseurs se tortillent à ses pieds, se déhanchent pour elle. Quand elle monte ou descend les différents niveaux, elle pose sa main sur celle d’un danseur, en princesse. L’interprète de « Djadja » bouge langoureusement son corps, ondule ses hanches, affiche ses formes.

« Si originale et authentique »

Et les femmes adorent. « Elle est ancrée dans notre génération, elle est plantureuse et l’assume », applaudissent Safietou et Sofia, parisiennes. Lionel, fan depuis « Love d’un voyou » en duo avec Fababy en 2015, aime qu’elle soit « si originale et authentique ». Le petit groupe, comme de nombreux autres fans, s’attendait à des invités comme Damso, Stormzy, SDM, avec qui elle a partagé des duos. Mais c’est Kim, chanteuse iconique de zouk, qui est venue partager « Chacun ».

L'arrivée d'Aya Nakamura au fond de la scène, sur une haute estrade, dans sa tenue brillante, s’accompagne d’une pluie de confettis pailletés au-dessus de la fosse. La posture de diva est assumée, acclamée. LP / Fred Dugit

Après un « Gangster » sur fonds de fleurs rouges mordants les cinq grands écrans, l’artiste change de tenue. Une combinaison blanche, largement transparente et cousue de petits pompons. La salle s’enflamme pour « Beleck », puis « Pookie ». Les geysers de flammes reprennent sur la scène. La reine de l’Accor Arena groove sur « Daddy ». Quand elle embraye « Tu connais toutes mes positions » pour son titre « Préféré », les portables de la salle se mettent davantage en mode selfie. Les filles se filment entre copines, langoureuses. « Baby » arrive sur des images de boules à facettes. La fête se termine, celle qui voulait devenir modéliste a mis une robe blanche en voile, foulard noué sur la poitrine. « Fly ». Léana, 22 ans, s’attendait à « la voir s’envoler » avec ses voiles reliés aux poignets. « Elle est trop belle… »

Hawa, 40 ans, tient la main de sa fille de 6 ans. « J’aurais aimé avoir une chanteuse comme elle qui nous ressemble, quand j’étais jeune. Elle doit sa réussite à sa détermination et elle donne à la jeunesse l’espoir que tout est possible. » Rively, elle, est venue fâchée que Live Nation, producteur d’Aya Nakamura, programme aussi Beyoncé le même soir que la Française. « Son concert avait été annoncé après celui de ce soir. Mais je ne regrette rien, finalement. J’ai été agréablement surprise. Le show était magnifique. Elle s’assume sur tous les plans, dans ses choix de vie comme professionnels. »

« On se reconnaît toutes en elle »

Serait-elle la Beyoncé française ? « Ah non ! Ses sons viennent du kompa (musique haïtienne) comme dans Dégaine, ses influences sont le zouk, le hip-hop, l’afro beat. Rien à voir avec Beyoncé, ni dans le style non plus. Elle est unique. » Marie, Clotilde et Roxane, trentenaires parisiennes, ne crient pas trop à leur entourage qu’elles écoutent en boucle l’artiste d’origine malienne. Dans le métro, en faisant le ménage, en soirée, sous la douche… « C’est un peu la honte à notre âge, ou peut-être parce qu’elle est très critiquée, injustement. » Elles s’en fichent, parce qu’Aya leur parle, « ses sons sont nos histoires, quand elle dit ne pas se négliger après une peine d’amour. Aya c’est le girl power, elle rebooste et parle à toutes les femmes. »

« Rien à voir avec Beyoncé, ni dans le style non plus. Elle est unique », assure une fan. LP / Fred Dugit

Source: Le Parisien