La manufacture Royal Limoges rachetée par le groupe brésilien Tania Bulhões
"Une aubaine, une opportunité." Mais aussi une page qui se tourne pour la plus ancienne manufacture porcelainière de la ville de Limoges. Ou plutôt qui s’ouvre...
Lionel Delaygue, toujours PDG – après une participation au capital majoritaire du groupe brésilien Tania Bulhões et qui restera confidentielle – ne cache pas sa satisfaction dans un contexte économique tendu.
Gagnant-gagnant
Les crises sont passées dans l’entreprise des Casseaux et l’explosion des coûts de l’énergie l’a "asséchée", avec une facture de l’électricité multipliée par 7 et celle du gaz par 4.
"On a décidé de faire un partenariat gagnant-gagnant, confesse celui que ses 37 salariés appellent 'le patron'. Cela nous permet d’assurer le développement car les Brésiliens arrivent avec beaucoup de moyens." empty (empty)
"C’est une grande réussite, pleine de responsabilités, de poursuivre un projet commencé à la fin de la Révolution française. Nous allons respecter cet héritage historique", a expliqué Virgilio Castro Cunha, PDG du groupe brésilien Tania Bulhões, il y a quelques semaines. Du côté de Limoges, la discrétion dans ce milieu concurrentiel était de mise. Pourtant, cela fait six ans que le Brésilien, que Lionel Delaygue compare volontiers à LVMH ou aux Galeries Lafayette en trois fois plus gros, s’intéresse à la manufacture des bords de Vienne. L’accord a finalement été conclu fin avril.
Si du côté brésilien, on communique sur la création au Brésil à l’horizon 2024 d’une usine en plus d’un centre de distribution, grâce aux échanges technologiques?; du côté du port du Naveix, on fait dans le pragmatisme. D’autant plus avec un chiffre d’affaires de quelque 1,8 million d’euros en 2022, dont 60 % réalisés à l’export.
"Dans cette transaction, il s’agit de la société exploitable, rassure Lionel Delaygue. Le foncier ne l’est pas." La partie muséale du Four des Casseaux, gérée par l’association Espace Porcelaine, n’est pas concernée. De quoi rappeler un passé intimement lié à la ville de Limoges, mais aussi à une famille. En effet, la manufacture des Casseaux, dont l’un des fours est toujours visible aujourd’hui, a été créée en 1797. Elle a vu passer des noms depuis, parmi lesquels Gérard, Duffraisseix, l’Américain Abbot, Alluaud ou encore Jouhaud. Une des rares entreprises familiales indépendantes, labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV), qui prend sa dénomination actuelle en 1960.
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Histoire de famille
"Je suis la 9e génération, si on compte vers 1810 un exploitant de kaolin et fabricant de pâte vers Saint-Léger-la-Montagne, rapporte le PDG actuel que son grand-père a nommé cogérant en 1989. J’ai commencé avec mon grand-père et mon père en 1986, mais avant, tout passait par les femmes. Les gendres se succédaient."
Une histoire de famille qui prend donc un nouveau tournant, après moult discussions à la table dominicale. "Les choses vont se faire dans la continuité, avec la volonté de se développer commercialement." Le tout dans un environnement concurrentiel que Lionel Delaygue, président de l’Union des fabricants de porcelaine de Limoges, connaît bien. "Le métier est difficile et il y a des choses pas jolies comme le débauchage", avoue-t-il, lui qui pourrait doubler désormais le nombre de ses salariés, mais peine à recruter.
Tania Bulhões
Elle démarre son activité en 1989 avec une boutique de vaisselle à Urberaba au Brésil, ville où elle est née. Elle y vend aussi des meubles et des tableaux qu’elle peint. Depuis, son nom s’est inscrit comme la marque d’articles ménagers du pays. Aujourd’hui, elle compte quelque 33 magasins dans le pays, dont plus de 28 ouverts au cours des cinq dernières années.
Maryline Rogerie
Source: lepopulaire.fr