Etats-Unis : douze " sorcières " amnistiées près de 375 ans après les condamnations

May 27, 2023
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L’ « erreur judiciaire » a été réparée, les « sorcières » réhabilitées à titre posthume près de 375 ans après leur condamnation à mort. Les élus du Connecticut ont adopté une résolution jeudi proclamant leur innocence et dénonçant les peines prononcées contre les neuf femmes et deux hommes accusés de sorcellerie et pendus haut et court. Une victoire qu’a saluée l’association Connecticut Witch Trial Exoneration Project (Projet d’amnistie des sorcières du Connecticut).

Sarah Jack s’y était investie avec les descendants de ces « hérétiques ». Son ancêtre avait été condamnée lors d’un procès en sorcellerie. A la quarantaine finissante, elle s’est quelque peu identifiée à ces femmes poursuivies pour sorcellerie, « en général après l’âge de 40 ans », expliquait-elle en février, dans un long article documenté du New York Times.

Sa parente n’avait pas été pendue comme le furent onze autres dans le Connecticut, dans des procès qui ont duré de 1647 à 1697. Mais deux femmes de sa lointaine ascendance l’avaient été dans les célèbres et terribles procès de Salem, dans le Massachusetts qui comme le Connecticut et quatre autres États constituaient alors la Nouvelle-Angleterre.

Un seul « témoin » pouvait suffire

Les femmes étaient le plus souvent accusées, et un seul « témoin » pouvait suffire à accabler quelqu’un. La misogynie en faisait des femmes boucs émissaires, selon Beth Caruso, qui a cofondé le Connecticut Witch Trial Exoneration Project. Alors que comme plus hostile aux femmes et aux autres groupes marginalisés, la représentante de l’État du Connecticut Jane Garibay, qui avait parrainé la résolution, avait bon espoir pour la requête des descendants des « sorcières ».

La décision intervient à la veille du 376e anniversaire de la toute première pendaison pour sorcellerie dans la Nouvelle-Angleterre, celle d’Alice Young.

Today is the 376th anniversary of the hanging of accused witch Alice Young of Colonial Windsor. Yesterday her name was cleared by the state of Connecticut https://t.co/ub9BZOZcgT — Connecticut Witch Trial Exoneration Project (@CTwitchhunt) May 26, 2023

Son tort ? « Les historiens pensent qu’elle a été accusée de sorcellerie lors d’une épidémie qui a tué de nombreux enfants, dont ceux d’une famille qui vivait à proximité. Lorsque son unique enfant, une fille, a survécu, d’autres ont affirmé que son utilisation de la sorcellerie avait maintenu l’enfant en vie », résume The New York Times.

Source: Le Parisien