Kosovo : après des heurts dans le nord du pays, l'armée serbe en "état d'alerte maximale"
Les tensions sont récurrentes dans cette partie de l'ancienne province serbe dont l'indépendance, proclamée en 2008, n'est pas reconnue par Belgrade. Quelque 120 000 Serbes vivent au Kosovo, peuplé de 1,8 million d'habitants, très majoritairement albanais.
L'armée serbe restera, "jusqu'à nouvel ordre" en "état d'alerte maximale" près de la frontière avec le Kosovo, a annoncé, samedi 27 mai, le cabinet du président serbe, Aleksandar Vucic. Une déclaration qui intervient au lendemain de heurts qui ont éclaté dans trois localités du nord du Kosovo, majoritairement serbes. Vendredi, les forces spéciales de la police kosovare ont dispersé au gaz lacrymogène des Serbes qui voulaient empêcher des maires albanais, élus en avril lors d'un scrutin controversé, de prendre leurs fonctions dans ces trois municipalités.
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Vendredi, dans la foulée de ces incidents, Aleksandar Vucic a donné l'ordre à l'armée de se placer en état d'alerte et de "se mettre en mouvement" dans la direction de la frontière avec le Kosovo. Samedi matin, il a présidé une réunion du Comité pour la sécurité nationale, qui a adopté un plan d'"activités sécuritaires (...) visant à renforcer les capacités de défense de la Serbie", a annoncé la présidence.
Ces dernières années, l'armée serbe a été placée en état d'alerte à de multiples reprises, dans des situations similaires. De leur côté, les forces spéciales kosovares, qui ont permis aux nouveaux maires d'entrer dans les bureaux vendredi, sont restées en place samedi, à proximité des bâtiments municipaux à Zvecan, Leposlavic et Zubin Potok, a rapporté une journaliste de l'AFP. Ces édiles ont été élus aux élections organisées par les autorités kosovares le 23 avril. Mais le scrutin a été boycotté par les Serbes.
Des tensions qui inquiètent les pays occidentaux
Ces tensions suscitent l'inquiétude de la communauté internationale. Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne ont demandé aux autorités du Kosovo, vendredi, dans un communiqué, de "revenir immédiatement sur leur décision" de déployer leurs forces spéciales, ajoutant être "préoccupés par la décision de la Serbie de relever le niveau de préparation de ses forces armées". L'Otan a également appelé, samedi, "les institutions du Kosovo à une désescalade immédiate" et "toutes les parties à résoudre la situation par le dialogue", a tweeté la porte-parole de l'Alliance, Oana Lungescu.
Ce à quoi a répondu le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, dans une déclaration qui ne laisse pas présager une marche arrière. Ce dernier a expliqué que les autorités de Pristina comprenaient les "préoccupations" de leurs "partenaires internationaux", mais que "toute autre option reviendrait à ne pas remplir les obligations constitutionnelles".
Il faut dire que les tensions sont récurrentes dans cette partie de l'ancienne province serbe dont l'indépendance, proclamée en 2008, n'a toujours pas été reconnue par Belgrade, qui encourage les Serbes vivant au Kosovo à défier le gouvernement local. Au total, quelque 120 000 Serbes vivent au Kosovo, peuplé de 1,8 million d'habitants, très majoritairement albanais.
Source: franceinfo