OM-Brest : un tifo de fadas

May 28, 2023
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Il y avait un air de fête hier au stade Vélodrome pour célébrer les trente ans de la victoire de l'OM en Ligue des champions, le 26 mai 1993. Et les supporters olympiens n'ont pas manqué de saluer les héros de Munich en confectionnant un tifo incroyable pour l'entrée des protégés d'Igor Tudor, dont le nom a été sifflé, en partie, au moment de l'annonce des compositions d'équipes.

"C'était le 26 mai"

Il y avait du bleu, du blanc, des étoiles, beaucoup de Marseille et, bien sûr, les vainqueurs de la coupe aux grandes oreilles dans cette scénographie d'ampleur avec trois panneaux en 3D (le quatrième, pourtant prévu, a été refusé par le club pour ne pas gêner les diffuseurs TV et les VIP), pour laquelle le public marseillais a brandi plus de 60 000 feuilles de papier. Une première dans l'histoire. Au virage Depé, on distinguait la croix phocéenne et la fameuse étoile qui surmonte l'écusson de l'institution marseillaise, avec l'inscription "1899", date de fondation du plus fada des clubs français, et une large voile "C'était le 26 mai". Puis la figure de Patrice de Péretti, icône du supportérisme olympien, s'est élevée dans les airs avec le trophée dans les mains. Au Sud, on voyait la même croix et la même étoile, avec "1993" et le fameux slogan "À jamais les premiers". Le tableau d'affichage de l'Olympiastadion de Munich avec le score final (Olympique de Marseille - AC Milan 1-0) et la célèbre photo des vainqueurs et du "Boss" Bernard Tapie en train de soulever la coupe ont ensuite surgi. La tribune Ganay n'était pas en reste avec les paroles de la chanson "Dans la France, l'OM / Dans l'Europe, l'OM / Dans le monde, l'OM / Allez les Marseillais" et une cartographie de l'Hexagone en bleu-blanc-rouge sur laquelle apparaissait le malicieux Basile Boli, buteur pour l'éternité, avec la C1 à bout de bras.

Émotion dans les tribunes

Il y avait de quoi en prendre plein les yeux et les joueurs de l'époque, invités par l'OM et présentés au public avant le coup d'envoi, ont forcément dû apprécier le travail de fourmi des groupes de supporters, tous unis pour marquer les esprits. "C'est merveilleux, très émouvant, a reconnu Basile Boli. Je n'ai jamais vu un tel tifo de ma vie. J'aurais aimé le ramener chez moi, mais je n'ai pas la place dans mon salon !"

Même la tribune Jean-Bouin a joué le jeu en brandissant les sets de table, puis en les jetant gaiement dans un joyeux désordre alors que le coup de sifflet pour lancer la partie était donné. Dans un match sans saveur, qui s'est soldé par une défaite, c'était d'ailleurs le meilleur moment de la soirée et on aurait aimé qu'ils puissent renouveler l'opération à la mi-temps, histoire de prendre (encore) du bon temps. C'est peut-être pour cette raison que Benoît Payan, le maire de la cité phocéenne, s'est rendu sur le perchoir des South Winners pour participer à la fête.

Il y avait de l'émotion, donc, dans les tribunes du Vélodrome pour rendre hommage à ces champions et penser aux absents, comme Raymond Goethals et Bernard Tapie. Et une sorte de fierté dans les rangs des tifosi, aussi, à voir le travail récompensé après avoir passé des heures et des heures à confectionner ce spectacle. Ce tifo monumental est une preuve de plus, si besoin était, du savoir-faire remarquable des fidèles marseillais en la matière.

Des supporters qui ont soutenu leur équipe de coeur comme jamais, avec une saison entière à guichets fermés, et qui n'ont pas oublié de lustrer le souvenir de ce glorieux passé. Eux aussi, ils sont "à jamais les premiers".

Source: La Provence