Ennemi juré de Joe Biden, le procureur général du Texas risque la destitution au terme d'un procès

May 28, 2023
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Les représentants du Texas ont voté, à une écrasante majorité, en faveur de la tenue d'un procès en destitution contre Ken Paxton, accusé de corruption.

Les représentants du Texas ont voté samedi à une majorité écrasante en faveur de la destitution pour corruption de Ken Paxton, influent procureur général de cet État du sud des États-Unis et grand ennemi de Joe Biden dans les tribunaux, le suspendant de ses fonctions jusqu'à son procès au Sénat texan. Au terme de débats qui se sont déroulés tout l'après-midi, les élus se sont prononcés par 121 voix pour sa destitution, 23 contre et 2 abstentions. «Les preuves sont substantielles. Elles sont alarmantes et déconcertantes», a décrit le parlementaire républicain Andrew Murr.

Malgré le vote massivement défavorable à son encontre, Ken Paxton n'a pas fléchi : «Ce dont nous venons d'être témoins est illégal, contraire à l'éthique et profondément injuste», a-t-il tweeté à l'issue du vote. La date de son procès au Sénat du Texas n'était pas connue dans l'immédiat. Il faudra que deux tiers de ses membres soient d'accord pour le destituer. Mais cet ultraconservateur de 60 ans, proche de l'ancien président Donald Trump, divise dans son propre camp, ce qui rend incertaine l'issue du prochain vote.

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Une commission d'enquête parlementaire avait adopté jeudi à l'unanimité vingt chefs d'accusation contre l'«attorney general» - équivalent du ministre de la Justice du Texas - pour corruption, mauvais usage de fonds publics, fausses déclarations ou encore entrave à la justice.

L'acte d'accusation relate les pressions exercées par Ken Paxton sur ses équipes afin de protéger un ami et donateur de poursuites judiciaires. En échange, ce dernier a donné un emploi à une maîtresse du républicain et financé des travaux dans sa maison, détaille le document.

Élu en 2014 à la tête du système judiciaire texan, il fait depuis l'objet d'une inculpation pour fraude financière, qui reste en suspens. Cela ne l'a pas empêché d'être réélu en 2018, puis en 2022. À ce poste, il a déposé 50 plaintes contre l'administration du président démocrate Joe Biden, contestant entre autres sa politique migratoire, fiscale ou environnementale.

En 2020, des membres de son équipe ont alerté sur ses abus de pouvoir. Après avoir été renvoyés, ces «lanceurs d'alerte» ont porté plainte pour licenciement abusif. En début d'année, Ken Paxton a conclu un accord pour mettre un terme à leurs poursuites en échange de 3,3 millions de dollars. Il a demandé au Texas de payer la facture. C'est ce qui a justifié l'ouverture d'une enquête parlementaire et qui pourrait précipiter sa chute.

Source: Le Figaro