Roland-Garros : Adrian Mannarino, le joueur français " allergique " à la terre battue

May 28, 2023
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Adrian Mannarino, lors de son premier tour face à son compatriote Ugo Humbert, dimanche 28 mai à Roland-Garros. THOMAS SAMSON / AFP

C’est l’histoire d’un Français pour qui les histoires de terre battue finissent mal, en général. L’anomalie est fâcheuse quand on vient du pays qui accueille le seul tournoi du Grand Chelem sur tapis ocre. En quinze participations au tableau final de Roland-Garros depuis 2008, Adrian Mannarino n’a gagné que… trois matchs – un rendez-vous manqué ou un malentendu, c’est selon.

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Dimanche 28 mai, en clôture de la traditionnelle journée apéritive du tournoi, le Francilien (47e mondial) a joué les amuse-bouche pour son compatriote Ugo Humbert, 40e mondial (6-3, 6-3, 6-1), devant 10 000 jeunes, invités sur le court Philippe-Chatrier par le partenaire bancaire du tournoi pour célébrer ses 50 ans d’engagement dans le tennis.

Si je chope le mec qui a inventé la terre battue ... — AdrianMannarino (@Adrian Mannarino)

Le garçon de 34 ans serait-il allergique à la brique pilée ? On espérait lui poser directement la question, mais depuis deux ans, toutes les sollicitations du Monde sont restées sans réponse. Y compris cette année dans le saint des saints de la porte d’Auteuil. Non pas que le numéro 2 français soit flanqué de cerbères qui cadenassent sa communication, au contraire, il n’a « pas d’agent ni d’entraîneur à ce qu’on sache actuellement », fait savoir l’Association des joueurs de tennis professionnels (ATP), qui gère le circuit masculin.

Non plus qu’il présente des symptômes de melonite aiguë – cela s’est malheureusement déjà vu parmi le contingent tricolore de sa génération. C’est même tout le contraire. « Il aime bien son anonymat et être tranquille dans son coin, explique son compatriote et ami Grégoire Barrère (n° 55 mondial). Je ne sais pas si c’est parce qu’il ne se trouve pas fort par rapport aux autres, alors que c’est un super joueur… »

Objet tennistique non identifié

Sur le circuit, Mannarino est un « OTNI » : objet tennistique non identifié. Ni très grand (1,80 m) ni très costaud (79 kg), le gaucher n’est pas le genre à claquer deux aces par jeu ni à envoyer des boulets de canon. Quand le vestiaire tend son cordage en moyenne à 22-24 kg, lui joue avec une raquette tendue à 11 kg – un peu moins qu’une raquette de badminton ou de squash. Effet trampoline garanti, la balle rebondit vite et donne puissance et confort à la frappe. Inconvénient : la perte de contrôle et de précision.

Ce gros bosseur sait qu’il doit frapper plus de balles que les autres pour gagner des points, mais il compense par un coup de poignet magique et un sens inné du timing. En contreur, il se délecte à s’immiscer dans la tête de ses adversaires jusqu’à parfois les rendre chèvres. Sur gazon, la surface qu’il préfère, ou sur dur rapide, « même si sa balle est assez rasante, il a un jeu assez sûr », atteste Arnaud Clément, ex-10e mondial. Ses deux seuls titres en carrière, le Poulidor du circuit (il a perdu 9 de ses 11 finales…) est allé les chercher à Bois-le-Duc (Pays-Bas), sur gazon, en juin 2019, et à Winston-Salem (Caroline du Nord, 2022) sur dur.

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Source: Le Monde