Grève chez Carrefour Sainte-Clotilde : la justice ordonne aux salariés de libérer l'entrée du magasin
La grève d'une partie des salariés du magasin Carrefour de Sainte-Clotilde se poursuivait encore ce mercredi 26 avril, avec un passage par le tribunal de Champ Fleuri. Huit grévistes sont assignés en justice pour obstruction, et seront fixés sur leur sort en début d'après-midi.
JCTS / Jean-Claude Toihir •
La justice a donné raison à la direction du magasin Carrefour de Sainte-Clotilde, ce mercredi 26 avril 2023, reconnaissant qu'il y avait entrave à l'entrée du commerce. Les huit salariés grévistes CFDT et UNSA assignés devant le tribunal de Champ Fleuri pour obstruction. Après une rapide audience ce mercredi matin, la décision concernant les huit grévistes a été rendue en début d'après-midi : ils ont été sommés de cesser les blocages de la grande surface, immédiatement.
Le cas échéant, ils seraient condamnés à une astreinte de 500 euros par personne, par jour, et par infraction. Dès le début d'après-midi de ce mercredi, sixième jour du mouvement social, les grévistes qui depuis vendredi avaient planté leur piquet de grève près des caisses, ont libéré l'espace.
L'accès à l'hypermarché libéré ce mercredi après-midi
"Tout a été rangé et nettoyé dès 13h30 cet après-midi", tient à assurer Me Frédéric Marionneau, avocat des salariés CFDT. L'avocat décrit l'état d'esprit de ses clients, qui souhaitent poursuivre leur combat pour une augmentation salariale à hauteur de l'inflation. "Ils sont un peu amers parce qu'ils savent qu'ils ont perturbé les clients, ce qui n'est pas leur intérêt, et ils ont le sentiment que la direction ne les a toujours pas entendus".
La direction soulagée
Pour la direction, qui a perdu plusieurs journées de chiffre d'affaires depuis vendredi, c'est un "soulagement".
"Aujourd'hui le magasin est de nouveau accessible au public et libéré de tout manifestant. C'est un soulagement parce que l'objectif c'était de permettre à nos clients de retrouver le magasin, mais il n'y a pas de réjouissance particulière. L'idée c'est de pouvoir retravailler dans des relations apaisées et constructives" Sullivan Bousleiman, directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde
S'il est difficile pour la direction d'évaluer les pertes financières causées par le mouvement, il laisse entendre qu'un "mouvement de six jours coûte forcément à une entreprise, car on n'a pas encaissé un seul euro depuis vendredi midi".
Des clients empêchés d'entrer depuis vendredi
Pour rappel, une partie du personnel revendique depuis le vendredi 21 avril des augmentations de salaire insuffisantes dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).
Le mouvement social impacte l'activité commerciale : si vendredi les clients avaient quand même pu faire leurs achats, bien que fortement dissuadés d'entrer dans la grande surface, samedi, l'enseigne n'a pu ouvrir, même si les commerces de la galerie restent accessibles. C'est pourquoi huit des grévistes ont été assignés en justice ce mercredi pour obstruction.
Si la grève est un droit, celui de bloquer n'en est pas un, faisait valoir la direction, qui a assigné les élus CFDT et UNSA en justice. Pour les salariés en revanche, c'est le patron de l'hypermarché qui a lui-même informé les clients que son magasin était fermé.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Assignation des grévistes de Carrefour devant la justice pour le blocage du magasin
Des revendications salariales non satisfaites
Selon les grévistes, les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ne répondent pas à leurs revendications salariales.
Alors que le magasin aurait atteint les "155 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière", selon les grévistes, l'augmentation de 2,5% proposée aux salariés par la direction ne serait pas à la hauteur. Ils souhaitent une revalorisation à la hauteur de l'inflation, à 3,9%.
"Nous avons eu cinq réunions sur les NAO, malheureusement nous ne sommes pas tombés d’accord à la dernière réunion, pourtant les propositions faites vont au-delà de l’inflation de 3,9 % sur 2022", assure de son côté, Sullivan Bousleiman, directeur de l'hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde.
Source: Outre-mer la 1ère