La Chine accélère sur les centrales au charbon, selon Greenpeace
Il sera difficile pour la Chine, dans ces conditions, de tenir sa promesse de réduire ses émissions dues aux combustibles fossiles. Pékin a approuvé au premier trimestre 2023 un bond de nouvelles capacités de production d’électricité à partir de charbon, a regretté lundi l’ONG Greenpeace. Le pays est, en valeur absolue et au regard de sa population (1,4 milliard d’habitants), le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, tels que le dioxyde de carbone (CO2).
Les engagements de la Chine en matière d’émissions sont donc considérés comme essentiels pour limiter l’augmentation de la température mondiale. Mais au cours du premier trimestre, les autorités provinciales chinoises ont approuvé la construction de centrales au charbon représentant des capacités d’au moins 20,45 gigawatts (GW), selon l’organisation environnementale Greenpeace. C’est plus du double des 8,63 GW enregistrés durant la même période de l’an passé, et davantage que les 18,55 GW qui ont reçu le feu vert des autorités pour l’ensemble de 2021.
60 % de la production d’électricité
Cette hausse alimente les craintes que la Chine ne revienne sur les objectifs qu’elle s’est fixés : atteindre un pic d’émissions entre 2026 et 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. L’année dernière, la Chine a produit près de 60 % de son électricité grâce au charbon. L’augmentation du nombre de centrales au charbon « risque de provoquer des catastrophes climatiques » et « de nous enfermer dans une voie à forte teneur en carbone », déplore Xie Wenwen, un responsable de Greenpeace.
Selon une étude publiée en février par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un institut de recherche basé en Finlande, la Chine a approuvé l’an passé sa plus grande vague de création de centrales électriques au charbon depuis 2015.
Le cercle vicieux des climatiseurs
Une partie des nouveaux projets validés au premier trimestre 2023 l’ont été dans des provinces ayant souffert de pénuries d’électricité l’an passé suite à des vagues de chaleur record, qui avaient réduit la production d’énergie hydroélectrique, d’après Greenpeace. L’ONG met ainsi en garde contre un cercle vicieux : faire tourner des centrales au charbon, notamment pour alimenter les climatiseurs en été, produit davantage d’émissions qui vont à leur tour accélérer le changement climatique et produire des vagues de sécheresse.
La Chine est par ailleurs le premier producteur mondial d’énergie renouvelable. Selon les estimations de l’Administration nationale de l’énergie, l’éolien, le solaire, l’hydraulique et le nucléaire devraient couvrir un tiers de la demande d’électricité d’ici 2025, contre 28,8 % en 2020.
Source: 20 Minutes