Présidence du Medef : l’outsider Dominique Carlac’h reçoit le soutien des patrons d’Orange et de Renault

May 29, 2023
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Dominique Carlac’h (à gauche), vice-présidente et porte-parole du Medef, et Armelle Carminati -Rabasse, présidente du comité entreprise inclusive du Medef, à Paris, le 3 octobre 2022. COME SITTLER/REA

Deux patrons du CAC 40 s’invitent dans la course à la présidence du Medef. Lundi 29 mai, la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, et le président de Renault, Jean-Dominique Senard, ont fait savoir au Monde qu’ils soutenaient Dominique Carlac’h, l’une des deux personnalités en lice pour le poste de numéro un du mouvement d’employeurs. Sur le plan symbolique et en matière de communication, la candidate de 54 ans marque des points, alors que ses chances de l’emporter étaient jugées faibles face à Patrick Martin, présenté comme archi-favori. Elle montre que des figures de tout premier plan du monde des services et de l’industrie croient dans ses capacités de porte-parole des entreprises. Le scrutin, prévu le 6 juillet, n’est peut-être pas joué d’avance.

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Cette annonce intervient à un moment-clé. Mardi 30 mai au matin, Mme Carlac’h et M. Martin passent un grand oral devant l’assemblée générale du Medef – un organe dans lequel siègent des délégués des fédérations et des structures territoriales qui adhèrent à l’organisation. Durant les auditions, ouvertes à la presse, les deux prétendants à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux vont être mis à l’épreuve par leurs pairs. L’exercice revêt une dimension importante, en particulier pour les grands électeurs – au nombre d’environ 1 150 – qui prennent encore le temps de la réflexion pour arrêter leur choix.

Mme Heydemann et M. Senard ne glisseront pas de bulletin dans l’urne, le 6 juillet. Mais pour eux, il faut que le vote tourne à l’avantage de Mme Carlac’h. C’est ce qu’ils indiquent, dans une déclaration commune, très louangeuse pour la candidate. Ils la trouvent « courageuse », « dynamique » et « déterminée à faire entendre la voix des entrepreneurs dans le débat public ». Mettant en exergue sa « vision moderne et concrète », ils font aussi valoir qu’« elle n’appartient à aucune chapelle » et qu’elle sera à même « de fédérer l’ensemble des entreprises, quels que soient leur taille ou leur secteur d’activité ».

Un premier tamisage

Leur prise de position réjouit, bien évidemment, Mme Carlac’h. Celle-ci y voit « la reconnaissance de la compétence et de la vision » qu’elle porte, de la part d’une femme et d’un homme qui ont su « imposer le respect » dans la vie des affaires. Désormais, ajoute-t-elle, le duel qui l’oppose à M. Martin ne se cantonne plus à un problème « d’incarnation », comme cela a été souvent dit depuis le début de la campagne : place à la bataille des « idées ».

L’initiative des dirigeants d’Orange et de Renault donne un coup de fouet à un processus de désignation, officiellement ouvert depuis presque trois mois, qui semblait ne pas avoir éveillé un fol intérêt parmi les cénacles patronaux. A l’issue d’un premier tamisage, trois personnalités avaient obtenu le nombre de parrainages requis pour pouvoir se présenter : M. Martin et Mme Carlac’h donc, mais aussi Pierre Brajeux – ce dernier décidant, finalement, de se rallier à la quinquagénaire, tout comme deux autres aspirants à la fonction de chef du Medef, qui étaient sortis de la course un peu plus tôt (Guillaume Cairou et Olivier Klotz).

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Source: Le Monde