Qui est exactement le chacal doré, ce cousin du loup aperçu à plusieurs reprises en France ?

May 29, 2023
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Il fait penser un peu à un renard, un peu à un loup, mais n’est ni l’un ni l’autre. Le chacal doré a fait une apparition inédite dans plusieurs départements ces derniers mois. De quoi intriguer les habitants. 20 Minutes fait le point sur le mode de vie de ce mammifère largement méconnu en France, grâce aux informations de l’office français de la biodiversité (OFB), chargé par l’Etat de centraliser les données sur l’espèce.

A quoi ressemble-t-il ?

Le chacal doré est un canidé, un cousin des chiens, loups et renards donc. « Avec un poids de 7 à 17 kg et une hauteur au garrot de 45-50 cm, le chacal doré est d’une taille intermédiaire entre le loup et le renard », indique l’office français de la biodiversité. Ses oreilles sont légèrement pointues, sa queue courte et touffue. Son nom est lié aux reflets cuivrés de son pelage.

Où vit-il ?

Il est présent sur une vaste aire de répartition du sud de l’Asie continentale (Vietnam, Thaïlande) jusqu’à l’Europe, en passant par l’Inde, le Moyen-Orient et la Turquie. En Europe, sa colonisation était longtemps limitée à la région des Balkans. Mais depuis les années 1960, l’espèce a entamé une seconde phase de colonisation vers l’ouest et le nord où des individus isolés ont été observés à « plusieurs centaines de km des noyaux de population connus ». La présence de l’espèce a été détectée dans les années 1980 en Italie et en Autriche, puis dans les années 1990 dans l’est de l’Allemagne, depuis 2011 en Suisse et depuis 2017 en France.

Que mange-t-il ?

Il appartient à la famille des carnivores mais c’est un omnivore opportuniste pouvant se nourrir d’œufs, d’insectes, de reptiles, d’amphibiens et de fruits. Une particularité qui le fait entrer en concurrence avec le renard. Son régime préféré reste toutefois la viande, notamment les lapins. Son organisation sociale « lui permet de chasser des proies de sa taille » mais il s’intéresse davantage aux carcasses d’animaux sauvages ou domestiques. Il peut rester plusieurs jours sans boire.

Comment vit-il ?

Le chacal doré vit généralement en couple ou en groupes familiaux, avec lesquels il se montre « fidèle ». Les dernières observations en France évoquent toutefois la présence d’un individu isolé, « sans permettre de déceler l’établissement d’un groupe familial ou d’une preuve de reproduction ». Facile d’adaptation, le canidé affectionne les zones humides, marais et berges de cours d’eau. Il évite en revanche les zones avec présence de loups et les secteurs concernés par un enneigement important

Où a-t-il été observé en France ?

Depuis 2017, la présence ponctuelle du chacal doré a été authentifiée, photo et parfois vidéos à l’appui, en Haute-Savoie, dans les Deux-Sèvres, les Bouches-du-Rhône, l’Essonne, le Finistère et, dernièrement, en Loire-Atlantique, près de Saint-Nazaire, fin avril. Dans certains secteurs, les observations d’un seul individu adulte se sont répétées sur plusieurs mois voire plusieurs années. « En Allemagne et en Italie, la collecte de plusieurs données dans le même secteur s’est souvent traduite à terme par l’installation de l’espèce », relève l’OFB. Comme pour le loup, ce déplacement du chacal peut être le fait d’individus disperseurs en recherche d’un partenaire sexuel. Il est aussi le signe d’une évolution de son environnement d’origine, probablement en lien avec l’urbanisation.

Est-il dangereux pour l’homme ?

Très discret, le chacal doré est extrêmement difficile à observer. Il ne serait toutefois « pas gêné par la présence humaine ». « Aucune attaque sur l’homme n’a été recensée à ce jour », assure l’OFB. Ce canidé n’a pas non plus été officiellement impliqué dans des attaques d’animaux d’élevage en France. En revanche, il est suspecté d’avoir attaqué des ovins en Italie et en Allemagne.

Est-il protégé ?

Sur la base d’une étude génétique, la commission européenne a conclu en 2016 que le chacal doré « ne peut être considéré comme une espèce exotique introduite par l’homme ». Cette espèce fait donc « partie du patrimoine naturel européen » et à ce titre, est inscrite à l’annexe V de la Directive Habitats 92/43/CEE qui impose aux États membres de s’assurer du maintien de ses populations dans un état de conservation favorable. Il n’est pas classé pour autant sur la liste des espèces protégées. En France, le chacal ne peut être ni chassé, ni piégé, explique l’OFB. En Grèce, il bénéficie d’un plan de conservation.

Source: 20 Minutes