Réforme des retraites : l’IGPN saisie après la blessure à l’œil d’un manifestant syndicaliste

April 26, 2023
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Une enquête a été ouverte fin mars pour déterminer les circonstances dans lesquelles un syndicaliste a été grièvement blessé à l’œil lors d’une manifestation à Paris contre la réforme des retraites, a fait savoir mercredi 26 avril le parquet de Paris, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).

Sébastien N., délégué syndical SUD-Rail et agent ferroviaire âgé de 46 ans, « a été entendu comme victime » le 21 avril à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a précisé le parquet, confirmant une information de Mediapart. Le ministère public a précisé à l’AFP avoir saisi le 30 mars l’IGPN, après avoir reçu un signalement, le 27 mars, d’une sénatrice « faisant état de plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux » qui montraient des scènes d’une manifestation ayant eu lieu le 23 mars dans la capitale.

Cinquante-neuf enquêtes judiciaires depuis le début de la mobilisation

L’enquête, ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique, a d’abord consisté à « identifier la victime » visible sur les vidéos, notamment en contactant la fédération du syndicaliste, a expliqué le parquet. L’IGPN lui a ensuite « proposé un rendez-vous », détaille-t-il. Les investigations se poursuivent, la police des polices exploitant actuellement « des vidéos récupérées sur les réseaux sociaux et la vidéosurveillance de la voie publique ».

Sébastien N. avait aussi adressé, à la mi-avril, une plainte contre X au parquet pour violences volontaires aggravées « ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ». « Sébastien N. ne recouvrera jamais la vue », a déploré mercredi son avocate, Aïnoha Pascual, affirmant « au regard des premiers éléments » que le syndicaliste avait été blessé par un tir de grenade de désencerclement « alors même qu’il déambulait avec son fils (…) au sein du cortège et à plusieurs dizaines de mètres des forces de l’ordre ».

Me Pascual a dénoncé dans son communiqué « un contexte général de répression de violence policière » et fustigé une « volonté assumée de dissuader par la peur en marquant les chairs et les esprits ».

Depuis la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites en janvier, l’IGPN a été saisie de « cinquante-neuf enquêtes judiciaires », selon la directrice de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, qui s’exprimait la semaine dernière sur franceinfo.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde