Giro 2023. Thibaut Pinot, le Covid, la classe de Geraint Thomas… Les tops et flops du Tour d’Italie

May 29, 2023
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Primoz Roglic s’est paré de rose à Rome. Le Slovène (Jumbo Visma) a remporté son premier Giro, ce dimanche 28 mai. Le triple vainqueur de la Vuelta (2019, 2020, 2021) a renversé l’épreuve lors du contre-la-montre à Monte-Lassuri, samedi, la. Il a devancé Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), grand seigneur, et le Portugais Joao Almeida (UAE Team Emirates). Le Français Thibaut Pinot aura marqué cette édition de son empreinte en finissant meilleur grimpeur et cinquième du classement général. Découvrez nos tops et flops de ce Giro 2023.

Les Tops du Giro 2023

Thibaut Pinot

Le Franc-Comtois était déterminé pour sa dernière participation au Tour d’Italie, un Grand Tour qu’il adore par-dessus tout. Même s’il a échoué dans sa quête de victoire d’étapes (deuxième sur les 13e et 18e étapes), Thibaut Pinot a été omniprésent durant ces trois semaines. Il est allé chercher, à la pédale, le maillot de meilleur grimpeur et s’est défendu pour le conserver jusqu’à Rome. Dans cette bataille, le Français s’est également offert un joli rapproché au classement général en terminant ce Grand Tour à la cinquième place. Son objectif avant le départ de l’épreuve. Les adieux au Giro ont donc été réussis pour Thibaut Pinot.

Aurélien Paret-Peintre

Le grimpeur d’AG2R Citroën Team est allé une très belle victoire d’étape sur le 4e jour de course au Lago Laceno. La seule victoire tricolore sur cette édition. Le Français a pleinement maîtrisé sa journée à l’avant pour déjouer ses adversaires dans le final. Il a surtout montré qu’il était le plus fort de cette échappée victorieuse. Après des mois de galère, Aurélien Paret-Peintre regoûte enfin aux joies de la victoire depuis début 2023. Sa victoire sur le Giro, sous les yeux de son coéquipier et petit-frère Valentin, lui restera gravé.

Derek Gee

Inconnu du grand public au départ du Tour d’Italie, le Canadien Derek Gee s’est fait un nom lors de ce Giro. Le coureur d’Israel – Premier Tech aura absolument tout tenté sur son premier Grand Tour pour s’offrir une victoire d’étape. Mais le sort s’est acharné. Le coureur de 25 ans, dans tous les bons coups, a terminé quatre fois deuxième (8e, 10e, 14e et 19e étapes) ! Il a également fini quatrième à deux reprises (13e et 18e étapes)…

Magnus Cort Nielsen s’imposant juste devant Derek Gee… | PHOTO : AFP Voir en plein écran Magnus Cort Nielsen s’imposant juste devant Derek Gee… | PHOTO : AFP

Et le plus fou dans tout cela, c’est que le Canadien est également deuxième sur de nombreux classements annexes : classement par points, de la montagne et des sprints intermédiaires… Heureusement, il a été élu supercombatif de ce Tour d’Italie 2023. Une récompense lui permettant de monter sur le podium final à Rome. Une juste récompense.

La classe de Geraint Thomas

On le savait et ce Tour d’Italie n’a fait que le confirmer : Geraint Thomas a fait preuve d’une grande classe. D’abord, en saluant avec beaucoup d’humilité et de respect la victoire à la pédale de Roglic sur le contre-la-montre décisif à Monte-Lassuri. Il s’est avoué vaincu de forte belle manière : « Ça aurait été pire de perdre d’une ou deux secondes. Au moins, Primoz (Roglic) m’a écrasé ! Mais, pour être honnête, il le mérite. Il a eu un problème mécanique (un saut de chaînes), il mérite cette victoire », a-t-il lancé.

Et jusqu’au bout, le Gallois aura fait parler sa classe. À l’aube du sprint final à Rome, Geraint Thomas, coureur d’INEOS Grenadiers, s’est mué en poisson pilote pour Mark Cavendish, son ancien coéquipier chez Sky. Il a guidé le coureur, avec l’aide de Luis Leon Sanchez, à la victoire. Un geste fortement apprécié par le Missile de l’Île de Man à l’arrivée : « Je suis juste trop heureux. Mes amis ont fait un super boulot. Geraint Thomas a été au top. Je ne m’y attendais pas. C’était assez émouvant je dois dire », a commenté le vainqueur. La classe britannique.

Les flops du Giro 2023

Covid

On le pensait derrière nous mais le coronavirus a ressurgi lors de ce Tour d’Italie, laissant de très nombreux coureurs sur le carreau. Des leaders ont dû abandonner, dont un certain Remco Evenepoel (Soudal – Quick Step). Le Belge venait alors de récupérer la tunique de leader. C’était au soir du deuxième contre-la-montre, sur la neuvième étape. Le protégé de Patrick Lefevere paraissait dans une grande forme et on aurait aimé le voir se mêler à la lutte pour le classement général avec Primoz Roglic, Geraint Thomas et Joao Almeida. Notons aussi les abandons pour Covid de coureurs importants comme Aleksandr Vlasov (BORA Hansgrohe) ou Dominico Pozzovivo (Israel – Premier Tech). Préjudiciable.

La météo

C’est une autre donnée incontrôlable qui est venue gâcher la fête. La météo n’a pas été au rendez-vous sur cette 106e édition de l’épreuve. La pluie a rythmé les journées de course une bonne partie des trois semaines. Et, forcément, cela a amené à de très lourdes chutes et une sollicitation plus élevée des organismes par une météo aussi exécrable et froide. On se souvient de cette onzième étape emmenant les coureurs à Tortona où les chutes ont rythmé la journée. Tous les cadors sont allés au tapis. Certains sans séquelles. D’autres, ont fini sur civière. Comme Tao Geoghegan Hart (INEOS Grenadiers), favori à la victoire finale. Dommage.

Manque de bagarre pour le classement général

Les chutes, la météo mais également la difficulté du parcours auront mis les organismes des coureurs à rude épreuve. À tel point que même les leaders du classement général semblaient totalement empruntés. Beaucoup d’étapes de moyenne montagne ont vu les échappés aller au bout parce que les équipes de leader voulaient passer une journée tranquille. Il y a eu de très nombreuses timides attaques du maillot rose. On pense à Primoz Roglic ou encore Joao Almeida. Mais le Slovène de Jumbo-Visma avait semble-t-il calculé son coup avec ce tour de force prémédité sur le contre-la-montre au Monte Lassuri.

Fernando Gaviria

Le Colombien, recrue phare de Movistar en début de saison, devait apporter son lot de prestigieuses victoires à la formation espagnole. Mais il n’en a rien été cette année sur ce Giro. Fernando Gaviria (28 ans), vainqueur de cinq étapes sur le Tour d’Italie par le passé et de la dernière étape du Tour de Romandie le 30 avril, n’a jamais pesé dans les sprints finaux. Son principal fait d’armes restera une cinquième place sur la sixième étape à Naples.

Pourtant, il avait de l’espoir, comme à Rome, dimanche, où son équipe avait mis un train en place pour lui. Mais l’Espagnol est parti de très loin et s’est fait facilement déborder par Mark Cavendish, vainqueur du jour. Celui qui misait beaucoup sur le Giro s’est raté. Revanche sur le Tour de France ?

Source: Ouest-France