Un civil chinois parmi les trois nouveaux astronautes envoyés dans l'espace, une première

May 30, 2023
311 views

C’est une expérience précieuse pour le géant asiatique. La Chine a envoyé mardi vers sa station spatiale Tiangong trois nouveaux astronautes, dont pour la première fois un civil. Pékin a réaffirmé lundi vouloir envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030, grand objectif d’un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies.

Le trio de la mission Shenzhou-16 a décollé à bord d’une fusée Longue-Marche 2F à 9h31 locales du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest), selon des journalistes de l’AFP sur place. Le lancement a été un « succès total » et les « astronautes sont en bonne forme », a déclaré Zou Lipeng, directeur du centre de lancement.

Mission de six mois

Commandant de la mission, le vétéran Jing Haipeng (56 ans), dont c’est le quatrième vol spatial, est accompagné de l’ingénieur Zhu Yangzhu (36 ans) et de Gui Haichao (36 ans), professeur et premier civil chinois dans l’espace. Spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale, ce dernier sera plus particulièrement chargé des expériences à bord de la station. Il n’est pas issu des forces armées comme c’était systématiquement le cas jusqu’à présent.

Leur séjour sur Tiangong (« Palais céleste ») doit durer six mois. Ils y retrouveront leurs trois collègues de la mission précédente, Shenzhou-15, qui y sont depuis déjà six mois et qui redescendront sur Terre d’ici quelques jours. « Ce qu’il y a de significatif » dans cette mission, c’est justement « qu’il n’y a rien de significatif » parce que le programme habité chinois entre désormais dans un temps plus long, souligne Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux Etats-Unis.

Rattraper son retard

La Chine entend désormais « accumuler de l’expérience dans les vols spatiaux habités », un objectif « important » et qui « n’implique pas de nouvelles étapes spectaculaires en permanence », relève-t-il auprès de l’AFP.

Il s’agit surtout pour les astronautes d’assurer des rotations d’équipages, une occupation permanente de Tiangong, des travaux de maintenance et de recherche, ainsi qu’une lente expansion des capacités de la station, explique Jonathan McDowell. La Chine a un retard à rattraper en la matière, car elle n’a envoyé son premier humain dans l’espace qu’en 2003 - soit très longtemps après les Soviétiques et les Américains en 1961.

Source: 20 Minutes