Brésil : Jair Bolsonaro auditionné par la police fédérale sur les émeutes du 8 janvier
Au Brésil, l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro a commencé à être auditionné, mercredi 26 avril dans la matinée, par la police fédérale sur son rôle dans le saccage par ses partisans, le 8 janvier, des lieux du pouvoir à Brasilia.
Un juge de la Cour suprême avait ordonné à la mi-avril que soit entendu Jair Bolsonaro, qui se trouvait ce jour-là à Orlando, aux Etats-Unis. L’ancien président brésilien a toujours nié son implication dans ces émeutes survenues une semaine après l’investiture, le 1er janvier, du chef de l’Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Ce dernier l’avait battu d’une courte tête à la présidentielle (50,9 % contre 49,1 %), deux mois plus tôt, une victoire que Jair Bolsonaro n’a jamais reconnue.
Jair Bolsonaro, 68 ans, est arrivé dans les locaux de la police fédérale à bord d’un véhicule aux vitres teintées et n’a fait aucune déclaration, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).
Le 8 janvier, des milliers d’individus refusant la défaite de Jair Bolsonaro avaient pris d’assaut le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême à Brasilia. Les assaillants avaient facilement franchi le cordon de sécurité pour tout détruire sur leur passage, y compris des œuvres d’art d’une valeur inestimable. Quelque 1 800 personnes avaient été arrêtées.
Bolsonaro conteste la victoire de Lula
Ces émeutes avaient rappelé l’invasion, en janvier 2021, du Capitole aux Etats-Unis, par des supporters de l’ex-président républicain Donald Trump.
Le parquet a notamment relevé une vidéo postée le 10 janvier, soit deux jours après ces émeutes, par Jair Bolsonaro, contestant les résultats de l’élection de Lula.
Une commission d’enquête parlementaire doit être installée prochainement pour éclaircir les nombreuses zones d’ombres concernant le 8 janvier à Brasilia, en particulier les failles de sécurité qui ont permis aux assaillants d’accéder aussi facilement aux lieux de pouvoir.
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Rentré des Etats-Unis à la fin de mars, Jair Bolsonaro avait déjà passé, le 5 avril, environ trois heures au siège de la police fédérale, dans le cadre de l’affaire des bijoux offerts par le gouvernement saoudien et entrés illégalement au Brésil.
Une source proche de l’ancien président avait déclaré à l’AFP que l’ex-président avait nié devant les enquêteurs avoir commis un quelconque délit et qu’il n’avait eu connaissance des bijoux saisis qu’en décembre 2022. Elle a aussi expliqué que les efforts déployés par la suite pour rendre les bijoux visaient à éviter les « vexations diplomatiques », compte tenu de la possibilité que ces cadeaux de grande valeur soient finalement vendus aux enchères.
Jair Bolsonaro est également visé par seize enquêtes du Tribunal supérieur électoral. L’ancien chef d’Etat pourrait être condamné à huit ans d’inéligibilité, ce qui l’empêcherait de se présenter à l’élection présidentielle de 2026.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde
