Mission Artemis : la fusée SLS inquiète la NASA

May 30, 2023
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Un audit de la Nasa jette un certain froid sur le développement de la fusée SLS par United Lauch Alliance

Selon le rapport, tout indique que la fusée est sur le point d’accumuler de nouveaux retards – et de voir son budget continuer de se satelliser

La mission Artemis est menacée si ces problèmes ne sont pas rapidement résolus

Un audit pointe plusieurs dérives autour du programme SLS – l’une des fusées qui ramèneront prochainement l’humanité sur la Lune. Le programme Artemis implique en effet plusieurs acteurs retenus à l’issue d’un appel d’offres.

Initialement, la NASA a retenu la participation de United Launch Alliance, un consortium dont elle fait partie aux côtés du ministère de la Défense, et, entre autres de Lockheed Martin Space, et Boeing Defense, Space & Security.

Pourquoi le coût et les délais du programme SLS explosent ?

Northrop Grumann et Aerojet Rockedyne ont par la suite rejoint l’aventure pour achever la fusée SLS. On parle ici de la fusée qui doit en théorie prendre en charge la première partie du voyage, et placer la capsule Orion dans une orbite translunaire. Mais le programme, évolution du lanceur de la navette spatiale, accumule les retards et voit son enveloppe exploser inexorablement.

Au point de menacer l’ensemble de la mission Artemis si les problèmes dont il est question ne sont pas rapidement réglés. Or en l’état, note le rapport, tout indique que le programme est sur le point d’accumuler encore plus de retard et de voir les coûts augmenter.

À en croire l’audit, la Nasa devrait dépenser près de 100 milliards de dollars pour l’ensemble du programme d’ici 2025, en prenant en compte les 23,8 milliards de dollars déjà dépensés pour développer la fusée SLS – une somme qui représente déjà “une hausse des coûts de 6 milliards de dollars”.

Or, le programme “accumule déjà 6 ans de retard par rapport aux prédictions initiales de la Nasa”. La fusée SLS est un programme très complexe. Un premier exemplaire a déjà volé en novembre 2022. Ce dernier était doté de quatre moteurs RS-25 hérités de la navette spatiale.

Des moteurs qui ne sont plus fabriqués et qui ne sont plus disponibles qu’en 16 unités. Une fois ce stock épuisé, les ingénieurs devront adapter des moteurs RS-25E censés être prêts chez Aerojet Rocketdyne pour des coûts en théorie inférieurs.

Le rapport explique : “ces hausses de coûts sont causées par des problèmes interdépendants, dont l’assomption erronée selon laquelle utiliser des technologies héritées des programmes Space Shuttle et Constellation réduirait significativement les coûts et permettraient de réduire les délais en comparaison du développement de nouveaux systèmes pour le SLS”.

Et de poursuivre : “toutefois, la complexité liée au développement, de la mise à jour et de l’intégration de nouveaux systèmes aux côtés de composants hérités, s’est avérée bien plus grande qu’anticipée”. Seuls 5 des 16 moteurs du programme Space Shuttle auraient été, à date, adaptés pour la fusée SLS.

Par ailleurs, les coûts et délais semblent avoir aussi explosé chez Northtropp Grumann, le fabricant des boosters. L’enveloppe initiale de 2,5 milliards de dollars est passée à 4,4 milliards de dollars depuis l’annonce du programme Artemis. Et cette partie du développement serait responsable à elle seule de 5 ans de retard.

Selon le rapport, il faudrait donc dès maintenant mettre un terme aux contrats de sous-traitance permettant une hausse de l’enveloppe, pour ne plus tabler que sur des coûts fixes. Reste aussi à savoir si la situation peut se retourner à ce stade.

Le budget fédéral est en effet limité, et cette année l’état fédéral est une nouvelle fois menacé de “shutdown” – dans le cas où Démocrates et Républicains ne parvenaient pas à négocier un nouveau plafond de la dette.

Source: Presse-citron