Voitures électriques : les nouvelles batteries LFP font baisser les prix, mais sèment le doute

May 30, 2023
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Dans le nouveau site de production de cellules de batteries de Blackstone Technology, à Döbeln, en Allemagne, en décembre 2021. JAN WOITAS / JAN WOITAS/DPA-ZENTRALBILD/DPA

Chinois, américains ou européens, les constructeurs les réclament à cor et à cri. Les batteries lithium-fer-phosphate (LFP) sont devenues en un temps record la solution miracle capable de contourner l’inflation des coûts imposée par la pénurie de métaux rares et, partant, de faire baisser pour de bon le prix des voitures électriques. Tesla y recourt déjà pour ses modèles d’entrée de gamme fabriqués en Asie et certains autres produits en Europe, de même que MG ou BYD, mais aussi Ford. Volkswagen a fait savoir sa volonté d’y recourir largement à l’avenir.

Stellantis, qui juge, par la voix de son directeur général, Carlos Tavares, cette technologie indispensable pour « produire des modèles compétitifs », a également décidé d’investir dans la technologie lithium-soufre, et annoncé un investissement dans la start-up américaine Lyten. La production n’est pas attendue avant la fin de la décennie.

Alors que la baisse du prix des batteries semblait acquise, le processus s’est interrompu, et le continuum qui devait faire rapidement converger le prix des véhicules électriques et thermiques s’est brisé. La ruée sur les matières premières utilisées pour les accumulateurs lithium-ion a fait exploser les coûts de la chimie dénommée NMC (nickel-manganèse-cobalt), majoritairement utilisée à bord des « wattures ».

Pas la panacée

Face à cette spirale, les batteries LFP, encore quasi inconnues en Europe, mais qui ont réalisé une percée spectaculaire en Chine et représentent désormais environ un tiers du marché mondial, apparaissent comme une alternative bienvenue. Leurs cathodes contiennent peu de « métaux critiques », ce qui réduit les risques d’approvisionnement et permettrait de limiter les coûts de production de quelque 27 %, selon BloombergNEF.

Ces atouts font de la technologie LFP un levier efficace pour abaisser le ticket d’entrée des modèles électriques, dont la batterie représente entre 30 % et 40 % de la valeur. Tesla en équipe déjà ses Model 3 et Model Y d’entrée de gamme (Propulsion).

Comparées à leurs homologues NMC, les batteries LFP disposent d’autres arguments. Leur durée de vie est supérieure, elles peuvent être sans préjudice rechargées systématiquement à 100 % et sont moins sujettes à la surchauffe. La panacée ? Pas tout à fait. La chimie LFP offre une moindre densité énergétique, ce qui ne lui permet pas, en particulier par temps froid, d’afficher des autonomies aussi élevées qu’en NMC, et la rend commercialement peu adaptée au haut de gamme. De plus, le temps de recharge est tendanciellement plus long.

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Source: Le Monde