Hausse des taux : les crédits au secteur privé poursuivent leur repli en zone euro
Ce ralentissement fait suite aux hausses successives des taux par la BCE pour faire reculer l'inflation.
La croissance des crédits accordés au secteur privé en zone euro a poursuivi son repli en avril, sous l'effet des hausses successives de taux d'intérêt pour combattre l'inflation élevée, a indiqué mardi la Banque centrale européenne. Les prêts au secteur privé, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 3,8% sur un an, soit un ralentissement pour le sixième mois d'affilée, sur fond de relèvement des taux qui conduit à tarir les flux de crédit et transférer les dépôts bancaires sur des comptes rémunérés. Ce tassement du crédit devrait se poursuivre car la BCE a continué de relever ses taux en juin, de 0,25 point de pourcentage, portant à 3,75 points la hausse cumulée depuis juillet de l'année dernière. Cette campagne sans précédent de resserrement monétaire vise à maîtriser la flambée des prix à la consommation.
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«Notre priorité immédiate et absolue est d'assurer un retour au plus tôt de l'inflation vers notre objectif», et «nous y parviendrons», a assuré la présidente de l'institution Christine Lagarde mercredi dernier lors des célébrations de l'anniversaire des 25 ans de la BCE. Le resserrement monétaire agit nettement sur le crédit bancaire : les prêts accordés aux entreprises ont ralenti leur progression en mai à 4,6% sur un an, contre une progression de près de 9% observée six mois plus tôt. La croissance des crédits accordés aux ménages a également ralenti, à 2,5%, soit le score le plus bas depuis avril 2017.
Autre phénomène marquant, la masse monétaire au sens étroit (M1), un indicateur avancé de la croissance qui inclut les dépôts à vue, recule pour le quatrième mois de suite et à un rythme accéléré de -5,2% sur un an, selon la BCE. Les acteurs privés continuent de transférer leurs dépôts à vue vers une épargne moins liquide et portant intérêt, comme en France le Livret A. Ces sommes ne sont généralement pas dirigées vers la consommation, ce qui devrait peser sur la croissance.
Source: Le Figaro