L’IHU de Marseille perquisitionné dans le cadre d’une enquête ouverte en 2022

May 31, 2023
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L’institut hospitalo-universitaire des maladies infectieuses (IHU) à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 14 juin 2021. NICOLAS TUCAT / AFP

Une perquisition est en cours depuis mercredi 31 mai au matin à l’IHU Méditerranée Infection, fondé par le professeur Didier Raoult, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en 2022 par le parquet de Marseille. « Ça se passe très bien », a commenté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le secrétaire général de l’IHU, Camille Grosso, en précisant que cette perquisition, révélée par le JDD et menée par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), a lieu « dans la continuité des signalements » par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en octobre 2021 et mai 2022.

C’est à la suite de ces signalements de l’ANSM que le parquet de Marseille avait ouvert une information judiciaire le 4 juillet 2022, pour « faux en écriture », « usage de faux en écriture » et « recherche interventionnelle comportant une intervention sur la personne non justifiée par sa prise en charge habituelle sans obtention de l’avis du comité de protection des personnes et de l’autorisation de l’ANSM ».

L’ANSM avait notamment relevé « de graves manquements à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine », lors d’essais cliniques. A ce stade de l’information judiciaire, il n’y a pas eu de mise en examen, avait précisé le parquet de Marseille à l’AFP à la fin de mai.

Cette perquisition a lieu trois jours après la publication dimanche dans Le Monde d’une tribune dénonçant l’absence de sanctions face aux traitements proposés par les équipes de l’IHU aux patients atteints de Covid-19, à base notamment d’hydroxychloroquine, traitements qualifiés de « plus grand essai thérapeutique “sauvage” connu ».

Positions discréditées

Dans cette tribune, seize sociétés savantes de médecine impliquées dans la recherche reprochent aux équipes de l’IHU Méditerranée Infection « la prescription systématique aux patients atteints de Covid-19 (…) de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine (…) sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ».

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Plus grave, selon elles, ces prescriptions ont été poursuivies « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ». Les autorités doivent prendre « les mesures adaptées aux fautes commises », notamment au nom de la « crédibilité de la recherche médicale française », concluaient-elles.

Le professeur Didier Raoult, qui avait acquis la célébrité médiatique en tenant des positions, aujourd’hui discréditées, sur le Covid-19, à propos notamment de l’efficacité supposée de traitements comme l’hydroxychloroquine, a publié en mars un « pre-print », c’est-à-dire une version non relue par des pairs, de son étude sur plus de 30 000 patients atteints du Covid-19.

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Le Monde avec AFP

Source: Le Monde