Ille-et-Vilaine : L’association chargée d’accueillir les sans-abri parisiens dénonce aussi le terrain choisi

May 31, 2023
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Le premier convoi est attendu dans les prochains jours. Venues en bus de Paris, une cinquantaine de personnes sans abri doivent trouver refuge dans un hôtel désaffecté de Montgermont au nord de Rennes. Une décision prise par l’État qui a décidé de désengorger la capitale en créant dix « sas » d’accueil en province. En Bretagne, le sujet fait toutefois polémique depuis plusieurs jours. Plusieurs associations dénoncent ainsi le fait que l’hôtel en question accueillait jusqu’à présent des migrants qui ont été évacués en urgence sur ordre de la préfecture. « C’est déjà très compliqué de trouver des places avec le 115 mais là, il fallait tout faire vite. On avait des personnes en fauteuil roulant, des familles avec enfants », nous expliquait jeudi une habituée du dossier.

Le lieu d’accueil installé à Montgermont doit normalement être une solution provisoire en attendant l’ouverture d’un « sas » avec des logements modulaires à Bruz, au sud de Rennes, à la rentrée de septembre. Problème, le terrain retenu, qui appartient à la SNCF, se révèle être pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds. « Ce qui risque d’entraîner des problèmes de salubrité et de potentiels empoisonnements des résidents, en particulier des enfants, puisque des familles pourraient y être accueillies », dénonçait la semaine dernière Philippe Salmon, maire de Bruz.

La préfecture attend les préconisations de l’ARS

Mandatée par l’État pour accueillir ces personnes sans abri et gérer le lieu, l’association Aurore refuse également le terrain choisi. « Comme dans tous ses projets, l’association a entamé une instruction technique du terrain proposé par l’État sur la commune de Bruz, afin d’évaluer les conditions réglementaires et sanitaires de sa mise en œuvre, indique-t-elle dans un communiqué. L’association n’a toutefois pas poursuivi l’instruction du projet, dès lors que l’état de pollution décelé sur le site ne permettait pas d’y réaliser le centre dans les délais impartis. »

Interrogé sur le sujet, Matthieu Blet, secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, avait indiqué la semaine dernière attendre de « connaître les préconisations de l’Agence régionale de santé » pour se prononcer. Suite à cette polémique, l’association regrette au passage que « le secteur fonctionne trop souvent dans l’urgence, là où une approche de long terme permettrait à chacun, associations, élus, administrations, partenaires locaux, de mieux coordonner la prise en charge et l’accompagnement global des personnes. »

Source: 20 Minutes