Les députés votent contre l'abrogation de la retraite à 64 ans en commission, la Nupes claque la porte des débats

May 31, 2023
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Ce mercredi, une majorité des parlementaires réunis en commission des affaires sociales ont voté un amendement de suppression de l'article 1 de la proposition de loi du groupe Liot, visant à abroger la retraite à 64 ans.

C'est une petite victoire pour le camp présidentiel. Et une amère défaite pour les opposants à la réforme des retraites. En commission des affaires sociales, ce mercredi, l'article 1 de la proposition de loi du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), visant à abroger la retraite à 64 ans, a été rejeté après le vote d'un amendement de suppression par une majorité des parlementaires présents. La manœuvre, organisée par le camp macroniste depuis plusieurs jours, a donc bien fonctionné.

Pour que celle-ci réussisse, le groupe LR avait notamment «sécurisé» deux de ses votes. La députée LR Justine Gruet, qui avait voté la motion de censure contre l'exécutif il y a quelques semaines, a été remplacée par Véronique Louwagie, qui soutient, elle, le report de l'âge légal. Tandis qu'Anne-Laure Blin, autre élue favorable à la réforme, siégeait à la place de son collègue Thibault Bazin. Le plan mis en place par les troupes présidentielles pour faire échouer la proposition de loi d'abrogation du groupe Liot se déroule donc pour l'instant comme prévu puisque le texte est vidé de sa substance.

En réaction à la suppression de l'article 1, les députés de la Nupes, et particulièrement ceux de La France insoumise, ont déposé plus d'un millier de sous-amendements. Objectif ? Faire de l'obstruction parlementaire pour que l'examen du texte n'aille pas à son terme en commission. Ainsi, ce serait le texte initial, comportant l'article 1 visant à supprimer la retraite à 64 ans, qui arriverait en séance publique le 8 juin. Mais la présidente de la commission des Affaires sociales, Fadila Katthabi, a décidé de ne pas «examiner» les sous-amendements de la gauche. «C'est du jamais vu Madame la présidente, c'est un déni inouï de démocratie !», s'est indigné l'Insoumise Clémentine Autain. Avant que ses collègues de la Nupes ne claquent finalement la porte de la commission : «Vous avez nié le droit d'amendement des parlementaires. Nous ne pouvons pas cautionner cela, et nous partirons», a tancé le socialiste Arthur Delaporte.

Les discussions ayant repris, sans obstruction parlementaire, l'examen du texte devrait aller à son terme en commission. Les opposants à la réforme devront alors rajouter l'abrogation de la retraite à 64 ans via un amendement avant l'examen en séance publique, le 8 juin. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pourra alors réunir une nouvelle fois le bureau de l'institution qui pourra cette fois-ci prononcer «l'irrecevabilité» de cette proposition au titre de « l'article 40 », qui prévoit qu'une loi émanant des parlementaires ne peut pas dégrader les finances publiques.

Source: Le Figaro