C8 sanctionnée d’une nouvelle amende pour des " attaques nominatives " de Cyril Hanouna contre Anne Hidalgo

May 31, 2023
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Les amendes pleuvent contre C8 et l’émission « Touche pas à mon poste ! ». La chaîne a encore été sanctionnée, mercredi 31 mai, après une énième sortie polémique de son animateur phare, Cyril Hanouna, cette fois contre Anne Hidalgo.

Dans une séquence diffusée le 5 octobre 2022, le présentateur avait sommé la maire (PS) de Paris (en son absence) de « fermer sa gueule » et « chasser les rats la nuit au lieu de dire des conneries ». Suffisant pour que l’Arcom inflige à C8 une amende de 300 000 euros, rapporte le régulateur de l’audiovisuel dans un communiqué publié mercredi, jugeant ces propos « de nature à porter atteinte aux droits de la maire de Paris au respect de son honneur et de sa réputation ».

Cette sanction de l’ex-CSA contre la chaîne du groupe Canal+ survient quatre mois seulement après une amende record de 3,5 millions d’euros, consécutive à des injures lancées par Cyril Hanouna au député (LFI) Louis Boyard, toujours dans l’émission « Touche pas à mon poste ! ».

C’est lorsqu’il avait prononcé le nom de Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, propriétaire du groupe Canal+, que le parlementaire, et ancien chroniqueur, s’était attiré les foudres de l’animateur-producteur. Vincent Bolloré « n’est pas mon patron, c’est un ami de vingt ans », s’est justifié Cyril Hanouna dans l’émission du 14 novembre.

Amendes multiples et menace de la ministre

Record, cette amende n’était pas la première contre « TPMP ». En juillet 2017, le CSA avait infligé une amende de 3 millions d’euros à C8 après que, deux mois plus tôt, Cyril Hanouna avait piégé un jeune homme gay en lui faisant des avances, en direct sur l’antenne (il s’agissait en fait d’une supercherie). En février 2020, la chaîne a été sommée de s’acquitter de 10 000 euros pour avoir montré à l’antenne, le 31 octobre 2019, des photos intimes de l’animatrice de TF1 Karine Ferri. Après chaque sanction, le processus repart de zéro à toute nouvelle infraction examinée.

La dernière décision de l’Arcom avait été annoncée dans un contexte de tensions entre Canal+, filiale du groupe Vivendi piloté par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, et la ministre de la culture Rima Abdul Malak. Cette dernière avait évoqué au début de février la possibilité pour l’Arcom de retirer à CNews et C8 les fréquences mises à leur disposition quand elles ne respectent pas leurs obligations. « Nous avons été profondément choqués par les propos tenus par madame la ministre de la culture », avait réagi Canal+ dans un communiqué. « Près de cinq minutes de son intervention ont été consacrées à la critique de notre groupe et à des invectives contre nos chaînes C8 et CNews », s’est offusqué le groupe.

Depuis, l’Arcom a de nouveau été saisie en mars au sujet d’une séquence controversée de « TPMP », où un invité a mis en avant une théorie complotiste sur une prétendue drogue élaborée à partir de sang d’enfants. Au début d’avril, une enquête préliminaire a été ouverte à Nanterre (Hauts-de-Seine) après un signalement de la préfecture de police de Paris sur la présence de personnes présentées à tort comme des policiers de la BRAV-M dans « TPMP ».

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde