Nom de Dieu, Martin Scorsese prépare une nouvelle vie de Jésus !
Le cinéaste américain a profité d’une visite au Vatican pour dévoiler le sujet de son prochain film : un biopic du Christ. Un tropisme qui n’a rien d’étonnant au regard de la place importante qu’occupe la religion catholique dans sa filmographie.
Willem Dafoe dans « La Dernière Tentation du Christ », de Martin Scorsese (1988) Universal - Cineplex Odeon Film
Par Samuel Douhaire Partage
Envoyer par email
Copier le lien
Après les Indiens Osages, le Christ. Quelques jours après avoir présenté à Cannes son western-polar fleuve, Killers of the Flower Moon (sortie prévue le 18 octobre 2023), Martin Scorsese s’est rendu au Vatican pour participer à une conférence sur « L’esthétique globale de l’imaginaire catholique » et rencontrer le pape François lors d’une brève audience privée. Le cinéaste américain en a profité pour dévoiler l’illustre sujet de son prochain film : « J’ai répondu à l’appel du pape aux artistes de la seule manière que je connaisse : en imaginant et en écrivant un scénario pour un film sur Jésus. Et je suis sur le point de commencer à le faire », a-t-il expliqué.
Que le réalisateur de Taxi Driver soit fasciné par le Fils de Dieu ne surprendra personne. À ses débuts, il a rêvé de transposer le Nouveau Testament dans le Lower East Side new-yorkais des années 1960. Le syndicaliste crucifié sur un wagon à bestiaux dans Bertha Boxcar (1972) a marqué le début d’une longue série de personnages christiques, dans une filmographie hantée par la faute et la rédemption – ont suivi, entre autres, Charlie (Harvey Keitel), le truand qui voudrait être saint François d’Assise mais agit en pharisien dans Mean Streets (1973) ; Jake LaMotta (Robert De Niro), le boxeur pécheur de Raging Bull (1980) ; ou, plus récemment, Rodrigues (Andrew Garfield), le missionnaire portugais tenté par le martyre dans Silence (2016)…
Il y a trente-cinq ans, déjà, Scorsese a tourné « sa » version de Jésus, en adaptant La Dernière Tentation du Christ, de Nikos Kazantzákis. L’écrivain grec fut excommunié par l’Eglise orthodoxe pour sa vision trop humaine du Fils de Dieu en « saint blasphémateur » tenté par la sexualité. Le cinéaste, lui, dut affronter la campagne haineuse des catholiques les plus conservateurs – à Paris, le cinéma Saint-Michel fut même incendié dans un attentat qui avait blessé treize personnes. On espère que son « remake » connaîtra un sort moins tourmenté… et une meilleure réussite artistique – La Dernière Tentation du Christ est l’un de ses plus mauvais films…
Source: Télérama.fr