En Lettonie, un président " architecte de la politique de soutien à l’Ukraine "

May 31, 2023
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Le nouveau président letton, Edgars Rinkevics, au Parlement, à Riga, le 31 mai 2023. GINTS IVUSKANS / AFP

Au lendemain de l’enlèvement de la statue du poète russe Alexandre Pouchkine du parc Kronvalda, à Riga, l’élection, mercredi 31 mai, d’Edgars Rinkevics, président de la République de Lettonie, traduit la continuité dans la politique étrangère de ce petit pays de moins de deux millions d’habitants, notamment vis-à-vis de l’Ukraine : un soutien inconditionnel à Kiev, devenu la marque de fabrique des pays baltes et de la Pologne depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022.

Elu par le Parlement pour un mandat de quatre ans, en remplacement d’Egils Levits, Edgars Rinkevics, ministre des affaires étrangères depuis 2011, a placé sous sanctions une longue liste de Russes et a fortement soutenu les sanctions contre la Biélorussie et la Russie. « Le soutien à l’Ukraine, une politique très ferme face à l’agression russe et la poursuite d’une participation active à l’OTAN et à l’Union européenne resteront les pierres angulaires de notre politique étrangère, ce qui signifie : “pas de surprises, pas de changements” », a-t-il déclaré peu après sa victoire. « Rinkevics a été l’un des principaux architectes de la stratégie de politique étrangère lettone en matière de soutien à Kiev », rappelle Karlis Bukovskis, directeur de l’Institut letton des affaires internationales.

Un « vrai ami de l’Ukraine »

La campagne avait pourtant pris un tour intrigant ces dernières semaines, alors que les partis qui composent la coalition gouvernementale soutenaient différents candidats. Egils Levits avait d’abord annoncé le 19 avril qu’il se présentait pour un nouveau mandat avant, coup de théâtre, de renoncer le 10 mai, partant du constat que les partis de la coalition se déchiraient sur le choix d’un candidat au lieu de se mettre d’accord sur un nom commun « pour consolider la communauté internationale afin d’amener l’agresseur devant la justice ». Un travail que le président sortant avait pris d’autant plus à cœur qu’il a été juge à la Cour européenne des droits de l’homme, puis à la Cour de justice de l’Union européenne.

« Compte tenu de l’alliance de fait qui se développe actuellement entre les forces politiques pro-Kremlin liées aux oligarques, j’ai décidé de ne pas participer à l’élection présidentielle du 31 mai », avait-il déclaré. Cette annonce avait été faite le jour même où l’homme d’affaires Uldis Pīlens, supposé être le bénéficiaire de cette alliance, avait officiellement présenté sa candidature. Les médias lettons ont ainsi rappelé ses études d’architecture en Allemagne de l’Est et le temps qu’il a passé, au début des années 1980, au sein du GRU, les services de renseignement de l’armée soviétique, où, s’est-il défendu, il ne faisait que dessiner des cartes.

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Source: Le Monde