Soupçonnées de blanchiment d'argent de la drogue, 21 personnes mises en examen

June 01, 2023
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Une peinture de Combas, une sculpture de l’artiste César, des centaines de bouteilles de grands vins, de pièces de maroquineries et de véhicules de luxe : s’il n’a pas d’odeur, l’argent de la drogue à plutôt bon goût.

La justice a mis la main sur « un réseau présumé de blanchiment impliquant plusieurs individus, dont de nombreux gérants de sociétés résidant principalement en région aixoise », a annoncé ce jeudi la procureure de la République de Marseille.

Quarante-cinq millions d’euros d’argent de la drogue

Huit personnes ont été mises en examen des chefs de blanchiment de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs, extorsion, séquestration, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, travail dissimulé en bande organisée, abus de biens sociaux et recel. Sept d’entre elles ont été écrouées, dans cette affaire exceptionnelle. Les enquêteurs, qui ont procédé à partir du 22 mai dernier à 30 perquisitions chez des particuliers et des sièges de sociétés, évaluent les sommes blanchies depuis 2017 à 45 millions d’euros.

Au cours de ces perquisitions, de nombreuses œuvres d’art, 23 véhicules de luxe, d’importantes sommes en numéraire, d’un nombre significatif de bijoux, d’articles de maroquinerie et d’objets de luxe dont 25 montres de valeur, ainsi que plusieurs centaines de bouteilles de grands vins et champagne ont été saisies.

La suite d’une précédente opération

Concrètement, les sociétés suspectées d’avoir permis ce blanchiment massif encaissaient « des virements ou des chèques en provenance d’entreprises du BTP en contrepartie de la remise massive d’espèces en provenance d’activités illégales, notamment le trafic de stupéfiants, déduction faite d’une commission. Concernant l’origine des espèces, un lien était notamment réalisé avec une activité de revente de stupéfiants au sein d’une cité marseillaise », précise le parquet.

Les avoirs ainsi transformés en ligne de compte bancaires « étaient ensuite utilisés pour l’acquisition, principalement en Allemagne, de véhicules ensuite exportés en Algérie », détaille le communiqué Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille. Le cash collecté par les entreprises du bâtiment leur permettait, notamment, de financer le recours au travail dissimulé.

Cette affaire d’une ampleur historique fait suite à une précédente opération réalisée début avril et aboutissant à la mise en examen, de 13 personnes, soupçonnées d’avoir blanchi pour 4 millions d’euros sur une période de quatre ans. Le mode opératoire était à peu près similaire avec des remises d’espèces à des sociétés du BTP, qui émettaient ensuite des virements sur la base de fausses factures.

Source: 20 Minutes