Reims : 1.200 personnes et une intense émotion aux obsèques de Carène Mezino, l'infirmière tuée au CHU

June 01, 2023
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Les obsèques de l'infirmière tuée à l'hôpital de Reims, le 22 mai, ont été célébrées ce jeudi en la basilique Saint-Remi de Reims. Carène Mezino, 37 ans, mère de deux enfants, a été assassinée à coups de couteau dans le vestiaire du service où elle exerçait. C'est l'archevêque de Reims , monseigneur de Moulins-Beaufort, qui a présidé la messe. L'auteur présumé, un quinquagénaire au profil déséquilibré, a été mis en examen et écroué. Une secrétaire médicale a été sérieusement blessée lors de la même agression.

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La basilique, qui peut accueillir 1.200 personnes, était pleine. Le son de la cérémonie, qui a duré une heure et demie, a été diffusé sur le parvis, mais aucune prise de parole officielle n'a eu lieu, à la demande de la famille, malgré la présence du ministre de la santé, François Braun et du maire Arnaud Robinet.

La famille de Carène Mezino avait aussi souhaité qu'il n'y ait pas de fleurs ni de couronnes, mais "une touche de couleur" sur les vêtements et des dons à une association. La sortie du cercueil, à midi, s'est déroulée sous les applaudissements de la foule restée sur le parvis.

Une file de soignants en blouse blanche entre dans la basilique Saint-Remi de Reims pour les obsèques de Carène Mezino. © Radio France - Sophie Constanzer

Le cercueil de Carène Mezino est entré dans la basilique un peu après 9h30, au son de chansons de Francis Cabrel, "Petite Marie", puis "Je l'aime à mourir". Dans l'église, une blouse blanche a été déposée dessus, de même que les écharpes des maires des communes où la famille habite.

Une "passion" pour son métier d'infirmière

Au cours de cette messe, présidée par l'archevêque de Reims, les membres de la famille de Carène Mezino ont pris la parole avec beaucoup de dignité. Sa mère a évoqué dans son discours sa "joie de vivre" et la "passion" qu'avait la jeune femme pour son métier d'infirmière. Son mari Adrien et son frère se sont exprimés, ainsi que deux amies soignantes.

A l'intérieur de la basilique, une blouse blanche a été déposée sur le cercueil de l'infirmière. "Elle est morte en tenue de service" a dit Monseigneur de Moulins-Beaufort dans son homélie . Rappelons que l'assassin présumé, un quinquagénaire atteint de schizophrénie et de paranoïa, a déclaré en garde à vue qu'il voulait "planter" des "blouses blanches" pour "se venger" des maltraitances qu'il aurait subi en psychiatrie.

A travers Carène Mezino, l'archevêque de Reims a salué tous les soignants : "Sa mort en plein service (...) oblige la société à réaliser la gratitude qui est due à vous tous qui, d’une manière ou d’une autre, contribuez au service des hôpitaux, au service des personnes malades dans les hôpitaux de notre pays".

Une file de "blouses blanches"

Les personnels du CHU et les agents de la fonction publique étaient invités à venir en blouse blanche ou en tenue de fonction. Ils ont répondu très nombreux à cet appel. Dès 8h30, une file de soignants s'était formée à l'entrée de la basilique, pour remplir des registres de condoléances.

Sur le registre d'hommage déjà ouvert en ligne par l'hôpital de Reims, les témoignages sont poignants. Ils viennent de collègues qui ont connu Carène Mezino dans différents services, d'anciens camarades de l'hôpital de Provins où elle a commencé sa carrière, de patients émus et des hôpitaux un peu partout en France.

"Je ne comprend pas. Je suis triste mais aussi en colère... Tu étais tellement gentille, toujours à rendre service dès que tu le pouvais", peut-on lire par exemple*, "des larmes ont coulé à l'annonce de ton décès, des larmes d'incompréhension, d'empathie,de tristesse et de colère"* , des hommages "au grand coeur énorme" qu'était la disparue.

La cagnotte ouverte pour soutenir la famille dépasse ce jeudi matin les 30.000 euros et les 1.600 participations.

Des dons sont recueillis à l'entrée de la basilique Saint-Remi pour les obsèques de Carène Mezino. © Radio France - Sophie Constanzer

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Source: France Bleu