Affaire Mia : Figure du complotisme, Rémy Daillet est désormais libre

June 01, 2023
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Figure des milieux complotistes, Rémy Daillet-Wiedemann était en détention depuis juin 2021. Cet homme de 56 ans, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de la petite Mia, en avril 2021 dans les Vosges, a été remis en liberté, apprend 20 Minutes de sources concordantes, confirmant une information du Parisien. Son nouvel avocat, Me Dylan Slama, a déposé une requête en ce sens auprès du juge d’instruction, qui a répondu favorablement à la demande le 24 mai. Le parquet national antiterroriste a fait appel de la décision. Mais hier, la chambre de l’instruction a finalement confirmé la décision du magistrat instructeur.

« Elle a estimé que la détention n’était plus justifiée par les nécessités de l’instruction et que l’ARSE (l’assignation à résidence avec surveillance électronique) était suffisante à titre de mesure de sûreté », explique à 20 Minutes une source proche du dossier.

« Il compte se reposer et profiter de la liberté »

Cet homme de 56 ans a retrouvé mercredi soir « sa femme et ses enfants », nous indique Me Slama. « Il compte se reposer et profiter de la liberté. Dans un deuxième temps, on va se préparer sereinement pour la fin de l’information judiciaire et, si procès il y a, on se préparera », poursuit l’avocat, soulignant que son client « conteste les faits qui lui sont reprochés » par la justice. Rémy Daillet est notamment soupçonné d’avoir organisé en partie le rapt de la fillette de 8 ans, le 13 avril 2021, depuis la Malaisie, où il s’était installé avec sa famille. L’opération visait à remettre Mia, qui avait été placée chez sa grand-mère à la fin de l’année 2020, à sa mère qui en avait perdu la garde. Rapidement, quatre suspects se revendiquant de la mouvance antisystème avaient été interpellés par les gendarmes. Peu de temps après, la petite Mia et sa mère avaient été retrouvées dans un squat à Neuchâtel, en Suisse.

Un mandat d’arrêt international avait été délivré à l’encontre de Rémy Daillet, qui s’était installé depuis plusieurs années avec sa famille sur l’île touristique de Langkawi, en Malaisie. Dans ce pays situé à plusieurs milliers de kilomètres de l’Hexagone, il se pensait à l’abri des ennuis judiciaires, comme il l’avait confié à 20 Minutes à l’époque. Mais cet ancien adhérent au Modem en Haute-Garonne, qui revendiquait dans des vidéos son envie de renverser le pouvoir et se comparait au « général de Gaulle en 42 à Londres », a finalement été interpellé et expulsé en France en juin 2021. A son arrivée, il a été mis en examen mi-juin pour « complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée » et « association de malfaiteurs » et placé en détention provisoire.

Inspirateur dans des projets d’actions violentes

Le parquet de Nancy avait demandé, en juin 2022, aux juges d’instructions nancéiens de se dessaisir de l’affaire au profit du pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris. Le procureur de la République avait en effet expliqué dans un communiqué que l’enlèvement de Mia faisait « partie intégrante du plan d’actions violentes du groupuscule d’ultra-droite baptisé "DW Renversement" visant l’État et ses représentations ».

Cette fois, la justice soupçonne le quinquagénaire d’avoir encouragé les adeptes de ses vidéos à mener des actions violentes sur tout le territoire et un « coup d’Etat » contre le gouvernement. Une information judiciaire avait été ouverte en mai 2021, après de premières interpellations liées à un groupuscule à l’idéologie néonazie, « Honneur et nation ». Rémy Daillet avait été mis en examen une nouvelle fois un an plus tard pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ces deux affaires ont été réunies et sont désormais instruites par un juge antiterroriste parisien.

Source: 20 Minutes