Roland-Garros 2023 : au-delà du sombre bilan des Français, une jeune génération prometteuse
Luca Van Assche lors de son deuxième tour à Roland-Garros contre Alejandro Davidovich Fokina, le 31 mai 2023. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Depuis quarante ans, le public français de Roland-Garros attend de voir de nouveau l’un des siens triompher sur la terre battue de la porte d’Auteuil. A chaque début de tournoi revient la même question : si cette fois, c’était la bonne ? Puis, indéniablement, à l’heure où il s’achève, s’impose le même constat : chez les hommes, depuis la victoire de Yannick Noah en 1983, seul Henri Leconte a réussi à atteindre la finale, cinq ans plus tard – il fut battu par le Suédois Mats Wilander (7-5, 6-2, 6-1).
Bien audacieux, celui ou celle, qui avait misé sur la quinzaine 2023 pour rompre cette spirale. Aucun des dix-neuf Français engagés dans le tableau masculin n’était tête de série – les 32 joueurs les mieux classés – et, dès les premiers tours, ils ont dû batailler face au gratin mondial. « Il n’y a rien qui peut nous rassurer, aucun n’a de victoire significative sur un membre du Top 10 », résumait Guy Forget, consultant pour Prime Video, avant le tournoi. Jeudi 1er juin, à l’issue du deuxième tour et après la défaite d’Arthur Rinderknech (78ᵉ) contre Taylor Fritz (tête de série n° 9), plus aucun d’entre eux ne figure dans le tableau de simple.
Mais l’avenir n’est pas si sombre qu’il n’y paraît. Souvenez-vous : en 2021, il y avait bien eu des Tricolores sur la terre battue parisienne le dernier week-end du tournoi dans le tableau… junior, avec un quatuor en demi-finales. Deux ans plus tard, le vainqueur, Luca Van Assche, a réussi ses premières gammes « chez les grands », à seulement 19 ans, en dominant l’Italien Marco Cecchinato (72e et ancien demi-finaliste de Roland-Garros 2018) 6-1, 6-1, 6-3 au premier tour. Son premier succès dans un tournoi du Grand Chelem.
L’actuel 82e mondial n’est d’ailleurs pas le seul espoir français qui s’est invité dans le Top 100. Fraîchement victorieux de son premier tournoi sur le circuit ATP à Lyon après avoir atteint les demi-finales à Montpellier et Marseille en début d’année, Arthur Fils pointe à la 63e place. L’autre tête de gondole de la « génération 2004 » n’a pas connu la même réussite sur l’ocre de la porte d’Auteuil, battu par l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina, 34e mondial. Mais il a fait preuve d’une belle résistance (défaite en quatre sets).
Arthur Fils lors de son match contre l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina au premier tour des Internationaux de France, sur le court Simonne-Mathieu, le 29 mai 2023. THOMAS SAMSON / AFP
« Ce sont deux joueurs totalement différents, mais ils ont tous les deux beaucoup de talent et il y a énormément de travail derrière leurs résultats, explique Fabrice Santoro, consultant pour Prime Video. Ils peuvent viser haut. » Camille Pin leur prédit même une entrée dans le Top 50 « assez rapidement ». L’ex-joueuse, également recrutée par la chaîne pour la quinzaine, les a vus à l’œuvre, début mai au Challenger – le circuit secondaire du tennis – d’Aix-en-Provence. Elle a été impressionnée par leurs qualités physiques et la maturité de leur jeu. « C’est très posé, très installé. Ils ont grimpé vite [au classement] après les juniors, c’est bon signe. »
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Source: Le Monde