Brest : Le navire d’un couple soupçonné de recel de lingots d’or pillés dans une épave saisi
Ils vont devoir vivre sans leur bateau. La Cour de cassation a confirmé la saisie du voilier d’un couple de septuagénaires brestois soupçonnés du recel de lingots d’or pillés sur l’épave du Prince de Conty, qui avait fait naufrage en 1746, a-t-on appris vendredi. Dans un arrêt rendu jeudi, révélé par Ouest-France, la chambre criminelle de la Cour de cassation rejette le pourvoi formé par les époux, qui contestaient la remise de leur bateau à l’agence de gestion et de recouvrement, décidée par le juge d’instruction en décembre 2021.
La Cour souligne la « gravité des faits », qui découle « du nombre de ventes de l’or prélevé sur l’épave du Prince de Conty », notamment aux États-Unis et au profit du British Museum de Londres. Les ventes ont « procuré des sommes importantes aux personnes mises en examen au vu de l’enquête patrimoniale diligentée et de l’estimation, entre 16 et 18 kg, des monnaies d’or volées sur l’épave », souligne-t-elle aussi, évoquant l’ouverture de comptes aux États-Unis et en Suisse « dénotant une volonté de dissimulation » ainsi que la « qualité des biens vendus », à savoir des lingots d’or « soustraits au patrimoine archéologique et culturel français et mondial dans un esprit de lucre. »
L’épave du navire pillée un an après sa découverte
Le couple de 72 et 75 ans avait été mis en examen en mai 2022 pour recel de biens culturels provenant d’un vol commis en bande organisée, blanchiment en bande organisée, association de malfaiteurs et exportation illégale de biens culturels. Ils encourent jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle. Le Prince de Conty avait fait naufrage le 3 décembre 1746 par une nuit de tempête et de brouillard, près de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan). Immergée par 10 à 15 mètres de fond, dans une zone particulièrement difficile d’accès, l’épave était tombée dans l’oubli jusqu’à sa découverte en 1974 puis sa mise à sac l’année suivante.
L’homme mis en examen, un ancien plongeur-photographe professionnel, avait été mis hors de cause dans un procès tenu en novembre 1983 à Lorient pour le pillage de la même épave.
Source: 20 Minutes