À Roland-Garros, le tournoi féminin bousculé par la guerre en Ukraine

June 02, 2023
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EMMANUEL DUNAND / AFP EMMANUEL DUNAND / AFP

ROLAND-GARROS - Cinq jours après l’Ukrainienne Marta Kostyuk avec la Biélorusse Aryna Sabalenka, Elina Svitolina n’a pas serré la main de son adversaire russe Anna Blinkova après sa victoire ce vendredi 2 juin à Roland-Garros. Elle lui a toutefois adressé un petit geste amical, alors que le tournoi féminin est bousculé depuis le début de la semaine par la guerre actuelle en Ukraine.

Victorieuse de ce match du troisième tour 2-6, 6-2, 7-5, Svitolina s’est approchée du filet où l’attendait son adversaire, avant de lever le pouce en sa direction.

Des huées sont alors descendues des gradins du court Simonne-Mathieu, sans qu’il soit possible de dire avec certitude à qui elles étaient destinées. Ces huées ont rapidement été couvertes par des applaudissements pour Svitolina, très soutenue durant toute la rencontre

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Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février 2022, il est courant que les Ukrainiennes ne serrent pas la main de leurs adversaires russes et biélorusses sur le circuit en signe de protestation envers la réponse des instances du tennis mondial, qu’elles trouvent trop accommodantes à l’égard des athlètes des deux pays alliés.

« Ça a commencé avec le gouvernement ukrainien qui allait à des réunions où étaient également présents des Russes, et refusait de leur serrer la main parce qu’ils ne partageaient pas les mêmes valeurs et n’étaient pas d’accord avec ce qu’ils faisaient dans notre pays. C’est pour ça qu’on le fait », s’est justifiée Svitolina après son match.

« Je suis Ukrainienne, je fais tout ce que je peux pour soutenir (...) celles et ceux qui sont sur le front, qui se battent pour notre pays, nos terres », a-t-elle ajouté. « Imaginez maintenant que ces personnes-là me voient agir comme si de rien n’était… Ce que les Russes font à notre pays est vraiment affreux. »

En huitièmes de finale, Svitolina retrouvera une autre Russe, Daria Kasatkina, qui a pris position à plusieurs reprises contre la guerre en Ukraine. « Je la remercie d’avoir pris cette position », a dit Svitolina à ce sujet. « C’est ce qu’on attend des autres (joueuses russes et biélorusses). C’est très courageux de sa part. »

Dimanche, à l’issue du premier match disputé sur le court Central, l’Ukrainienne Marta Kostyuk avait complètement ignoré la Biélorusse Aryna Sabalenka après sa défaite, s’attirant les huées du public. « Les gens devraient avoir honte ! », avait ensuite déclaré Kostyuk.

🎾 #RolandGarros | ✅ Ça passe pour Aryna Sabalenka 🇧🇾 face à Marta Kostyuk 🇺🇦 ! ❌ Comme face à la Russe Anastasia Potapova en mars dernier, l'Ukrainienne refuse de serrer la main de son adversaire. ▶️ Suivez le direct : https://t.co/XXBXdgXfGf https://t.co/pez1rcUrRF — francetvsport (@francetvsport) Voir le tweet

La Biélorusse Aryna Sabalenka dispensée de conférence de presse

Par ailleurs, Aryna Sabalenka, s’estimant malmenée par certains médias en raison de sa nationalité, a obtenu « l’autorisation de l’organisation » de Roland-Garros de ne pas participer à la conférence de presse ce vendredi après sa qualification pour les 8es de finale.

La joueuse de 25 ans « ne recevra donc pas d’amende » pour ne pas s’être présentée à l’issue de sa victoire contre la Russe Kamilla Rakhimova (82e) 6-2, 6-2, selon la Fédération française (FFT). À la place, un « pool de journalistes » a eu accès à la Biélorusse et ses réponses ont été distribuées au reste de la presse sous forme de transcription.

Après sa victoire au deuxième tour en particulier, une journaliste ukrainienne lui avait posé avec insistance des questions sur ses relations avec le président Alexandre Loukachenko, allié de Moscou, et sur sa position concernant la guerre en Ukraine. Sous le feu de ces questions, la joueuse avait refusé de répondre.

« Depuis des mois je réponds à ces questions à tous les tournois et j’ai été très claire sur mes sentiments et mes opinions. Ces questions ne me dérangent pas, je sais que je dois répondre aux médias sur des questions qui ne sont pas liées à mon tennis ni à mes matches. Mais, mercredi (après le deuxième tour, NDLR), je ne me suis pas sentie en sécurité », a-t-elle expliqué.

« Or je devrais pouvoir me sentir en sécurité lorsque je parle avec les journalistes après mes matches. Pour ma propre santé mentale et mon bien-être, j’ai décidé de ne pas me mettre dans cette situation aujourd’hui (vendredi, NDLR) et le tournoi a soutenu ma décision », a-t-elle ajouté. « Ces derniers jours ont été compliqués et je dois maintenant me concentrer pour bien jouer », a conclu la numéro deux mondiale.

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Source: Le HuffPost