" Elle voulait tuer sa famille " : une ado autiste poignarde son frère avant d’être maîtrisée par ses parents

June 02, 2023
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« Vous savez, Paulhac est une petite commune de 1 200 habitants. Tout le monde se connaît. On les connaissait bien. Il s’agit de deux enfants, d’origine asiatique, adoptés très jeunes. C’est une famille dont la maman est très impliquée dans la vie sociale du village. » Didier Cujives, le maire de cette petite ville de Haute-Garonne, est toujours sous le choc après le drame de la nuit du 30 au 31 mai, pendant laquelle une jeune fille de 17 ans a poignardé son petit frère de 14 ans au thorax.

Le parquet confirme ce vendredi que l’adolescente, qui souffre d’un syndrome autistique dit Asperger, « a été déferrée et placée en détention » pour tentative d’assassinat. Son frère, transféré au CHU Purpan de Toulouse, « a été opéré mais son pronostic vital n’est plus engagé ». Les séquelles sont malgré tout conséquentes puisque ses blessures ont entraîné 21 jours d’interruption totale de travail (ITT).

« Elle avait mis un couteau de côté, activé le réveil… »

Le maire, appelé sur place dans la nuit et qui est en contact avec la gendarmerie de L’Union, confirme que « la jeune fille avait prémédité son geste. Elle envisageait de tuer sa famille. Elle avait mis un couteau de côté, activé le réveil en pleine nuit. » Les hurlements de son frère, lorsqu’il a été poignardé, ont alerté les parents qui ont contenu leur fille avant de prévenir les secours et les forces de l’ordre. Un geste difficile à comprendre chez cette ado à « la scolarité brillante », selon Didier Cujives. « D’aucuns disent aujourd’hui qu’elle était un peu distante depuis quelque temps. Mais ce n’est vraiment pas quelque chose qui sautait aux yeux. » Il assure avoir essayé de joindre les parents, sans succès, et leur avoir glissé un mot dans la boîte à lettres.

« C’est une famille harmonieuse, avec des personnes sympathiques, poursuit-il. C’est d’une violence rare, ça tombe comme ça. C’est un scénario catastrophe. Visiblement, elle a une attitude très froide, détachée. Elle a dit aux gendarmes qu’elle devait passer son bac. »

Cela semble peu probable au vu des prochaines étapes de la procédure. Une expertise psychiatrique devrait en effet être ordonnée par le juge d’instruction, selon les informations du parquet, « car la question de son discernement se pose. Ce qui est important dans ce dossier, c’est sa personnalité, on n’a pas ses motivations, elle n’explique pas son geste. » Difficile à l’heure actuelle de savoir si elle sera jugée responsable ou non de ses actes.

Source: Le Parisien