Bordeaux-Rodez : ce que l’on sait après l’agression d’un joueur par un supporter
THIBAUD MORITZ / AFP THIBAUD MORITZ / AFP
LIGUE 2 - Scénario catastrophe lors d’une rencontre cruciale pour permettre aux Girondins de retrouver l’élite du foot français. Le match entre Rodez et Bordeaux n’a pas pu aller à son terme, ce vendredi 2 juin en Ligue 2, après une interruption décidée par l’arbitre de la rencontre.
La fête espérée par les Bordelais a tourné au mauvais film pour les plus de 40 000 supporters massés au Matmut Atlantique, lorsqu’un intrus est descendu sur la pelouse pour bousculer l’ailier de Rodez Lucas Buades. Celui-ci venait d’ouvrir le score lors de cette 38e et dernière journée de L2.
Le HuffPost fait le point sur les événements qui ont conduit à l’hospitalisation du joueur ruthénois.
· Un but et une bousculade
Durant ce Bordeaux-Rodez, les joueurs disputaient la 22e minute de jeu lorsque les visiteurs ouvrent le score. Lucas Buades frappe un plat du pied droit qui passe entre les jambes du gardien. Naturellement, le joueur de 25 ans a souhaité célébrer ce moment avec ces coéquipiers devant la caméra, situé juste devant la tribune des Ultramarines, le groupe de supporters du virage Sud de Bordeaux.
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C’est là qu’un homme s’est faufilé sous la bâche du Kop pour accéder à la pelouse avant de se diriger sans détour vers le buteur. Dans un geste de la main, il a alors poussé Lucas Buades, qui est tombé à la renverse avant de rester effondré au sol. Le supporter, lui, a été rapidement maîtrisé par les services de sécurité du club.
· Match interrompu
Appliquant le protocole, l’arbitre Nicolas Rainville a décidé de renvoyer les deux équipes aux vestiaires à la 23e minute, avant d’acter un peu avant 22h l’arrêt définitif de ce match décisif pour la montée côté girondin, pour le maintien côté ruthénois.
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« Lors de la célébration du but des Ruthénois, un spectateur est rentré sur le terrain et est venu agresser, pousser violemment un joueur », s’est justifié l’arbitre en conférence de presse après un long imbroglio sur la pelouse bordelaise.
· Commotion pour Lucas Buades
Bien que sur les images, la poussette ne semble pas particulièrement violente, le joueur de Rodez, qui s’était d’abord fait soigner quelques minutes sur la pelouse par le médecin de son club avant de rejoindre les vestiaires et d’être ausculté par le médecin urgentiste de garde, souffre d’une commotion cérébrale.
Capture d’écran Amazon Prime Twitter Capture d’écran Amazon Prime Twitter
« Les éléments sont probants, le joueur ne peut reprendre la rencontre puisque commotionné. Nous avons respecté le règlement, à savoir que le match ne reprendra pas », a également fait savoir l’arbitre du match lors de la conférence de presse. « Il avait une commotion, il n’était pas bien dans le vestiaire. Là il est parti à l’hôpital », a confirmé Didier Santini, l’entraîneur de Rodez.
« C’est navrant de se retrouver avec un joueur hors course dans un match avec autant d’importance, et que les gens soient aussi stupides », a estimé le coach de l’équipe visiteuse. « Il faut que la Ligue, la fédération, les clubs trouvent (une) solution et qu’on soit beaucoup plus dur. »
· Plainte déposée, réunion de la commission lundi
Condamné unanimement pour son geste, le supporter de Bordeaux fait déjà l’objet d’une plainte déposée par Gerard Lopez, président des Girondins de Bordeaux, comme il l’a annoncé après l’interruption du match.
« Pour préserver les droits du club et l’institution, ce qui est le plus important, on va porter plainte contre l’individu », a déclaré le dirigeant qui a salué le comportement des 42 000 personnes présentes au stade et qui « sont parties dans un calme absolu ». Souhaitant que l’épilogue de ce Bordeaux-Rodez « se joue sportivement et sur un terrain car ça reste du foot », il a ajouté que son club « fera valoir tous (ses) droits, ainsi que les droits en appel » lundi devant la commission de discipline.
Cette dernière se réunira en effet dès lundi 5 juin, comme annoncé par la Ligue de football professionnel (LFP), « pour étudier les suites à donner », ajoutant qu’elle « condamne fortement cet acte de violence à l’encontre d’un joueur et souhaite un prompt rétablissement à Lucas Buades ».
Une « décision ferme de la LFP », saluée par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. « La violence n’a pas sa place dans les stades et notre ligne est claire : zéro tolérance ». « La fête a été gâchée », a résumé le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, également descendu au bord du terrain pendant l’interruption.
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· Un précédent en Ligue 1
Sur RMC, Sébastien Faraglia, président du club d’Annecy (dans la course au maintien en Ligue 2 avec Rodez) estime que le match doit être rejoué dans son intégralité pour que « l’équité sportive soit respectée », ajoutant qu’« on ne peut pas donner 3 points à Rodez à la 23e minute et plier le championnat comme ça ». En cas de victoire sur tapis vert de Rodez, le club d’Annecy serait relegué en National.
Ce nouvel incident renvoie le football français à ses pires démons après une saison 2021-2022 ponctuée de nombreux débordements en tribune, notamment un jet de bouteille en plastique ayant visé le milieu marseillais Dimitri Payet lors d’un match houleux OL-OM. La commission de discipline de la LFP avait alors décidé de retirer un point à l’OL, et de rejouer le match à huis clos, au Groupama Stadium de Décines-Charpieu.
Après ces heurts, le foot français avait tenté de prendre le problème à bras-le-corps, soutenu par trois ministères (l’Intérieur, les Sports et la Justice), avec notamment la clarification du processus décisionnel en cas d’interruption de match.
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Source: Le HuffPost
