"Vous nous enfumez depuis cinq ans" : interpellé dans le Jura par un ancien "gilet jaune", Macron se défend
Le chef de l'État s'est accordé une visite surprise dans un marché de la commune de Dole.
Emmanuel Macron ne lâche pas le terrain. Ce jeudi, le chef de l'État s'est même accordé un bain de foule surprise à Dole, dans le Jura, où il doit rendre un hommage à l'occasion du 175e anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France. En visite dans un marché, le président s'est livré à un vif échange avec Fabrice Schlegel, ancienne figure des «gilets jaunes».
«Vous avez rien préservé du tout !», «si les autres font du mal, nous on doit faire du mal ?», «il faut de l'efficience dans la dépense !» Pendant plusieurs minutes, l'ex-militant du mouvement des ronds points a ainsi interpellé Emmanuel Macron, d'abord sur sa gestion du Covid et ses conséquences économiques, ensuite sur l'état des hôpitaux en France. Face à lui, le chef de l'État a rétorqué, assurant que le gouvernement a beaucoup «aidé pendant cette période de Covid où on a tout fermé», que les impôts ont diminué au cours de son quinquennat et que «si l'hôpital est dans cette panade-là, c'est qu'on a sous-investi massivement pendant des décennies».
«C'est eux qui ont fait les cons»
Sur les retraites, le locataire de l'Élysée s'est également défendu. «Ce que je trouve formidable, c'est quelqu'un comme vous qui vient me chercher sur les dépenses publiques», a-t-il ainsi lancé. Et de poursuivre : «L'un des seuls moyens de faire de l'économie sur les dépenses courantes, c'est justement les retraites. Vous réduisez les dépenses, vous traitez votre déficit et vous créez plus de retraites parce qu'il y a plus de gens qui travaillent.»
Devant le scepticisme de son interlocuteur, Emmanuel Macron l'a «invité à regarder les documents statistiques». «Vous verrez que vous dites beaucoup de bêtises», a-t-il affirmé dans un sourire. Ce à quoi Fabrice Schlegel a répondu avec amusement : «Ah ben vous, vous dites beaucoup de bêtises tous les jours ! Depuis cinq ans, je vous rassure, vous me battez ! Vous pouvez enfumer les Français, mais on est quelques-uns encore !»
À lire aussi«Cent jours» : immigration, travail, jeunesse, santé... Ce qu'il faut retenir de la «feuille de route» d'Élisabeth Borne
Les deux hommes se sont ensuite serré la main pour se quitter sur ces mots de l'ancien «gilet jaune» : «Vous avez encore quatre ans, c'est le jeu, c'est la démocratie, vous avez été élu. Les Français, c'est eux qui ont fait les cons.»
Source: Le Figaro