LGV Sud-Ouest : En Gironde, 400 personnes manifestent et comptent " durcir " la lutte

June 03, 2023
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Quelque 400 manifestants se sont rassemblés samedi en Gironde contre la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, dont les premiers travaux sont attendus fin 2023, en prévenant que l’opposition au projet risquait de « se durcir ».

A l’appel de l’association LGVEA et des collectifs « LGV Ni ici ni ailleurs » (LGV-NiNa) et « Stop-LGV Bordeaux Métropole », une « balade naturaliste » a été organisée samedi à la mi-journée pour visualiser l’emprise de la future ligne à Saint-Médard-d’Eyrans, à une quinzaine de kilomètres au sud de Bordeaux.

« On va s’y opposer. La vallée du Ciron, on va la défendre et ça va se durcir », a déclaré Richard Lavin, membre du collectif LGV-NiNa, en présence de plusieurs parlementaires et élus.

Un chantier prévu pour démarrer à la fin de l’année

Ce Grand projet du Sud-Ouest (GPSO), dans les cartons depuis 1991 et relancé ces dernières années, vise à relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3h10 et à Bordeaux en 1h05, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Cinq ans après, selon la présidence du GPSO, un tronçon empruntant l’est de la forêt landaise devrait rallier Dax à Bordeaux en vingt minutes de moins que le tracé existant.

En avril, le préfet d’Occitanie Pierre-André Durand, par ailleurs coordonnateur du GPSO, a confirmé sur France Bleu que la mise en service de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse restait prévue en 2032 et que le chantier démarrerait « en principe en fin d’année ».

Projet « vert » ou « mortifère » ?

Le président de la Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset (PS) et ses autres partisans défendent un projet « vert » qui permettrait de « sortir » de la route les 10.000 camions remontant chaque jour depuis l’Espagne, en libérant les lignes existantes pour le fret.

Mais les opposants dénoncent un « projet mortifère » qui conduirait selon eux à l’artificialisation de 5.000 hectares, en traversant notamment la vallée du Ciron, affluent de la Garonne, où se trouve une hêtraie ancestrale.

« On ne peut pas défoncer le bassin aquitain quand on voit les crises (de sécheresse) qu’on a », a déclaré à l’AFP Pauline Dupouy, porte-parole de LGV-NiNa. « C’est le bon timing pour réagir, il n’est pas trop tard, les travaux n’ont pas commencé. »

Les opposants critiquent aussi l’imposition d’une taxe spéciale d’équipement (TSE) à 2.000 communes proches du tracé pour financer un « chantier pharaonique » évalué à 14 milliards d’euros. Cette enveloppe doit être prise en charge à 40 % par l’État, 40 % par les collectivités et 20 % par l’Union européenne.

Source: 20 Minutes