Le sang de riverains d'Arkema Lyon contaminé aux polluants éternels

June 05, 2023
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Des analyses diligentées par France 3 auprès du laboratoire de toxicologie d'un hôpital belge révèlent un taux de perfluorés largement supérieur à la moyenne française dans le sang d'habitants de Pierre Bénite.

Le Figaro Lyon

Tous les Français ont des perfluorés dans le sang, mais, les habitants de Pierre-Bénite en ont sept fois plus que la moyenne. Un an après la révélation du déversement de ces polluants éternels par l'usine Arkema du sud lyonnais, France 3 a fait réaliser une série d'analyses sanguines sur des habitants de la commune par le laboratoire de toxicologie du CHU de Liège, en Belgique, spécialisé dans la recherche de polluants. Et les résultats mettent en lumière une exposition significativement plus élevée des riverains de la plateforme. L'échantillon de 10 volontaires affiche un taux moyen de 5,78 microgrammes de PFNA par litre de sang contre 0,8 chez l'ensemble des Français, selon un selon un rapport de Santé publique France de 2016.

La concentration maximale en PFNA est quant à elle 12 fois supérieure sur l'échantillon pierre-bénitois (24,27 µg/L) que la population française (1,91 µg/L). Habituellement, ce sont les PFOA et les PFAS les plus répandus, mais les PFNA ainsi que les PFundA, sont particulièrement présent dans le sang des riverains de la plateforme. Concernant ces derniers justement, la moyenne de l'échantillon testé par France 3 est 12 fois plus élevée que celle de la population française (2,1 µg/L contre 0,17 µg/L) et la valeur maximale 32 fois plus élevée (13,75 µg/L contre 0,42 µg/L). «L'un des riverains a même jusqu'à 17 µg/L de PFundA dans son sang, c'est-à-dire cent fois la moyenne française», appuie la chaîne publique.

Après le lait maternel, les œufs des poules, les salades des potagers, les perfluorés produits par l'usine Arkema sont définitivement partout à Pierre-Bénite. Si bien qu'un recours collectif a été déposé devant le tribunal administratif de Lyon lundi 25 mai contre Arkema, pour demander de limiter les rejets et de réaliser des prélèvements dans le sang ainsi que le lait maternel des riverains mais aussi l'air, l'eau les sols, les aliments. Le PFOA est classé cancérogène possible par le Centre International de Recherche contre le Cancer depuis 2016.

Source: Le Figaro