Agression de Jean-Baptiste Trogneux à Amiens : deux hommes condamnés à un an et 15 mois de prison ferme

June 05, 2023
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Trois hommes étaient poursuivis ce lundi après-midi par le tribunal correctionnel d'Amiens, après l'agression de Jean-Baptiste Trogneux , petit-neveu de Brigitte Macron, le 15 mai dernier, peu après une interview du président de la République.

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L'un d'eux a été relaxé, les deux autres condamnés à 30 mois de prison dont 15 avec sursis, et 24 mois de prison dont 12 avec sursis. "Nous tenons dans un premier temps à remercier les milliers de soutiens en messages que nous avons reçus de la France et de l'étranger. Ça nous a profondément touché", réagit le père de Jean-Baptiste Trogneux, Jean-Alexandre. "Jean-Baptiste va mieux, Il mettra un petit peu de temps à se remettre entièrement, mais nous sommes confiants et nous restons tous unis autour de lui. La famille et tous les collaborateurs de la chocolaterie, Trogneux aspirent maintenant à la sérénité et au respect en espérant que plus aucun amalgame ne soit fait sur notre nom de famille."

Jean-Baptiste Trogneux "aspire à la sérénité"

"L'important, c'est que Jean-Baptiste soit reconnu comme étant une victime", ajoute son avocat Maître Franck Delahousse. "Il aspire aujourd'hui à la sérénité et que cette affaire vienne derrière lui. Les blessures physiques s'estompent toujours plus facilement que les blessures morales. Et il est sûr qu'aujourd'hui, Jean-Baptiste a besoin, comme son père vous l'a dit, de sérénité et d'évoluer dans sa vie sociale, personnelle et professionnelle. Ce qui est important aussi, c'est qu'au delà des peines de prison, des mesures de protection soient ordonnées et que les intéressés soient obligé d'avoir un suivi psychologique et également des obligations probatoires."

Du côté des prévenus, "je pense que le tribunal a été sensible aux arguments que la défense a développé, ce n'est pas un dossier qui doit faire l'objet d'une quelconque exemplarité", réagit l'avocate du principal mis en cause, Maître Caroline Jean. "On ne fait pas d'exemple en justice, on juge des dossiers, des hommes, je pense que le tribunal a été sensible à cela." Pour l'heure, elle ne sait si son client fera appel de la condamnation.

"On ne fait pas d'exemple en justice, on juge des dossiers, des hommes"

Ce soir-là , le directeur de la chocolaterie Trogneux avait été frappé par plusieurs personnes, qui participaient à un rassemblement contre la réforme des retraites. La victime s'était vu prescrire quatre jours d'ITT. Les trois hommes devaient être jugés le 17 mai, à la sortie de leur garde à vue, mais avaient réclamé un délai pour préparer leur défense. Ils étaient depuis en détention provisoire.

Cette agression avait suscité une vague d'indignation dans le monde politique. Les époux Macron avaient notamment apporté leur soutien au chocolatier. Une jeune fille de 16 ans, elle aussi interpellée le soir des faits, sera présentée à un juge des enfants plus tard.

Des réquisitions très lourdes

Le procureur de la République s'est interrogé : "Que serait-il devenu de Jean-Baptiste Trogneux" si le voisin n'était pas descendu ? Il évoque des individus "qui hurlent, sont déchaînés, tabassent un type au sol" et dénonce "une violence extrême. M. Trogneux n'a fait que protéger son bien", a estimé le procureur de la République Jean-Philippe Vicentini. "Le mobile est odieux dans ce dossier", c'est "un moyen de passer ses nerfs", "un prétexte pour libérer cette violence qui n'a pas de limites."

Le procureur a requis quatre ans de prison dont six mois avec sursis pour le principal mis en cause, 36 mois dont six avec sursis pour le deuxième et deux ans dont six mois avec sursis pour le troisième.

L'avocat de Jean-Baptiste Trogneux, Maître Franck Delahousse, a dénoncé la violence gratuite de cette agression. Son client a réclamé l'euro symbolique comme dommages et intérêt. "Il faut que cela ne se reproduise jamais".

Quatre autres personnes interpellées dans ce dossier ont été relâchées après leur garde à vue. Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée plus tard par un juge des enfants.

Source: France Bleu