Mike Pence, l’ancien vice-président de Donald Trump, a déposé sa candidature à la Maison Blanche
Mike Pence à Des Moines, dans l’Iowa, le 3 juin 2023. DAVE KAUP / REUTERS
Voilà un candidat supplémentaire à la primaire républicaine face à Donald Trump. Et pas n’importe lequel : l’ancien vice-président Mike Pence a déposé lundi 5 juin sa candidature à la Maison Blanche, selon des documents publiés par la Commission électorale fédérale (FEC) et défiera donc son ex-partenaire en vue de l’élection de novembre 2024.
Mercredi 7 juin, jour de ses 64 ans, le conservateur publiera une vidéo pour officialiser son entrée en lice. Il participera aussi à un meeting dans la ville de Des Moines dans l’Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN.
Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016.
Rupture après l’assaut du Capitole
Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à cause de l’assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021. Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu’il n’ait qu’un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate.
L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à « pendre » Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte. Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été « irresponsables » et l’avaient « mis en danger ». Il a également estimé que l’Histoire tiendrait Donald Trump pour « responsable » de cette attaque.
La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un « traître ».
L’homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8 % des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2 %), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.
Pléthore de candidats républicains
Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4 %), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d’un cheveu par l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley (4,4 %).
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Mike Pence prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé So help me God (« Que Dieu me vienne en aide », non traduit), l’ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des Etats susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines. Il y a deux semaines, ses alliés ont lancé un comité exploratoire de campagne « Committed to America » pour le soutenir et lever des fonds.
Une autre figure républicaine, l’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, 60 ans, devrait également se lancer dans la course à l’investiture républicaine. Lui aussi fut un proche de Donald Trump avant de couper les ponts après l’attaque du Capitole. Doug Burgum, 66 ans, le gouverneur du Dakota du Nord prévoit lui aussi de lancer sa campagne le 7 juin.
Ils rejoignent un champ de candidats de plus en plus étoffé qui comprend également l’unique sénateur républicain afro-américain Tim Scott, l’ex-gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson et le chef d’entreprise Vivek Ramaswamy ce qui pourrait favoriser la dispersion des voix et, in fine, Donald Trump. Le vainqueur de la primaire républicaine affrontera probablement, le 5 novembre 2024 le président Biden, 80 ans, qui compte briguer un second mandat.
Le Monde avec AP et AFP
Source: Le Monde