Carrefour ouvre une nouvelle vague de départs, les salariés s’inquiètent

June 05, 2023
40 views

Le groupe Carrefour ouvre la porte à une nouvelle réduction de personnel. Les syndicats du distributeur ont rendez-vous avec la direction, mercredi 7 juin, pour discuter d’un accord de méthode qui encadrera les modalités d’un futur plan de réorganisation de ses effectifs. En France, celui-ci pourrait concerner notamment les sièges de l’entreprise à Massy (Essonne), Evry (Essonne), ou encore Mondeville (Calvados). Environ 1 000 emplois seraient concernés.

Dans la messagerie interne, les salariés des sièges de l’entreprise ont été informés, mardi 30 mai, du démarrage d’une « première étape du dialogue social en vue de la transformation de nos sièges » pour aboutir à une « organisation plus simple », « plus agile », « plus efficace ». Pas de détail sur le nombre de postes, ni sur les services concernés. Et encore moins sur le dispositif envisagé par Carrefour : plan de départ volontaire, rupture conventionnelle collective, plan de sauvegarde de l’emploi, mobilité interne… Processus, calendrier, cadre juridique, tout reste à définir. Interrogée, la direction se refuse à tout commentaire.

Cette nouvelle cure d’amaigrissement inquiète en interne. « Y a-t-il une vraie logique de réorganisation avec un projet concret derrière, ou est-ce que l’idée est juste de faire partir des gens pour réduire les frais de personnel ? », s’interroge Sylvain Macé, délégué syndical CFDT du groupe.

Discret mouvement d’externalisation

Pour les salariés, ce n’est toutefois pas une surprise. Le 8 novembre 2022, lors de l’annonce du plan stratégique pour quatre ans, baptisé « Carrefour 2026 », le PDG, Alexandre Bompard, avait laissé entrevoir de nouvelles coupes dans les effectifs. « Carrefour a besoin d’un choc de simplification », avait-il déclaré. Tout en précisant que cette nouvelle organisation se traduirait « par des réductions d’effectifs significatives » dans les sièges du groupe et que « chaque pays y contribuera ». Cette transformation devait permettre au distributeur, implanté dans près de quarante pays, de dégager 4 milliards d’euros d’économies.

Le coup d’envoi de ce nouveau plan laisse « une drôle d’ambiance » avec des salariés « inquiets », voire « désabusés » par la contraction régulière de la masse salariale, et par l’idée de « récupérer, une nouvelle fois, la charge de travail » de ceux qui seront partis, rapporte M. Macé. Car, depuis sa nomination en juillet 2017, M. Bompard n’a cessé de réduire les effectifs du groupe. « 2 400 postes lors du plan de départ volontaire de 2018 », « 3 000 postes supprimés lors de la rupture conventionnelle collective de 2019 »…, liste M. Macé pour qui les mesures de réduction des coûts « passent presque exclusivement par la masse salariale ou la suppression des avantages sociaux des salariés avec les mises en location-gérance ».

Il vous reste 47.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source: Le Monde