Cac 40 : Christine Lagarde ne voit pas encore le pic d'inflation, le CAC 40 replonge
(BFM Bourse) - Quasiment au point mort à la mi-séance, le CAC 40 a accéléré son repli en début d'après-midi en réaction aux propos de Christine Lagarde estimant que les pressions sur les prix restent élevées. Une statistique américaine laissant suggérer une potentielle entrée en récession de la première économie mondiale a enfoncé le clou.
Après une fin de semaine robuste, la Bourse de Paris est retombée dans ses travers baissiers. Cédant 0,96% à la clôture, le CAC 40 achève cette première séance de la semaine à 7200,91 points, non loin de ses plus bas au plus bas du jour (7193,37 points). Les marchés européens, qui jusque-là tenaient à peu près bon, ont accéléré fortement leur perte, peu avant l'ouverture de Wall Street. Une explication potentielle de ce décrochage peut être liée aux propos tenus par la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.
Selon des propos rapportés par l'agence Reuters la banquière centrale a estimé ne pas voir actuellement "de preuve tangible" que l'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et alimentaires) avait atteint "un pic". Les pressions sur les prix restent par ailleurs "élevées", a-t-elle ajouté, s’exprimant lors d’une audition devant des députés européens.
"Ce discours est offensif, volontariste, ‘hawkish’ (restrictif)", considère Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG France. "L'appétit pour le risque en Europe peut également être plombé par la perception d'une divergence dans les politiques monétaires, avec une pause sur les taux qui n'est pas encore très proche en Europe, au contraire des Etats-Unis", ajoute l'analyste.
Ce dernier pointe également une note de Morgan Stanley qui peut également peser sur la tendance. Cités par Bloomberg, les stratégistes de la banque américaine estiment que les actions européennes, mesurées par l'indice MSCI Europe Local, pourraient chuter de 10% d'ici à cet été, en raison notamment d'un ralentissement économique dans les prochains trimestres et d'une liquidité de marché, asséchée par une vague d'émission de dette souveraine des Etats-Unis.
D'ailleurs une statistique américaine met en évidence ce potentiel scénario de récession de la première économie mondiale. L'activité dans les services aux Etats-Unis a montré des signes de faiblesse le mois dernier. L'indice ISM s'est contracté à 50,3 en mai contre 51,9 en avril, tandis que le marché espérait une progression à 52,4 le mois dernier.
Transgene, vedette du jour
Au niveau des valeurs, TotalEnergies a cédé à l'appel de la baisse (-0,60%) tout comme le groupe parapétrolier CGG (-0,7%), malgré la progression des cours du pétrole. Seul Vallourec a fait de la résistance, et clôture en légère hausse de 0,3%.
Les cours du WTI et Brent de la mer du Nord, les deux références majeures de l'or noir, progressent encore de 1,3% à la suite de la décision de l'Arabie Saoudite de réduire le mois prochain sa production de 1 million de barils par jour. Cette mesure risque toutefois de ne pas suffire pour créer un vrai courant ascendant sur la matière première, alors que nombre d'investisseurs ont adopté une position baissière, en raison de la conjoncture dégradée.
De l'autre côté du spectre, le luxe a connu une séance difficile, pâtissant probablement de prises de bénéfices. Les actions LVMH, Hermès et Kering ont cédé toutes trois entre 0,9% et 2%.
Hors CAC 40, Eramet a échappé à la pression baissière (+2,6%), le titre a profité de l'initiation de couverture de Stifel à l'achat. Le bureau d'études voit des perspectives prometteuses pour le groupe minier et métallurgique profondément restructuré.
Du côté des petites capitalisations, Transgene a bondi de 22% après la publication des résultats positifs pour son vaccin contre un cancer lié au HPV.
Sur les changes, l'euro abandonne 0,15% face au dollar à 1,0713 dollar.
Source: BFM Bourse