Un vent frais venu des Etats-Unis a subitement soufflé sur le Cac 40

June 05, 2023
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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 5 juin 2023 à 17:46

En Bourse, une source d’interrogation en chasse rapidement une autre. Après s’être inquiété d’un possible défaut des Etats-Unis, finalement écarté en fin de semaine dernière grâce à l’accord noué au Congrès sur le plafond de la dette, le marché s’est focalisé, lundi, sur la chute de l’indice ISM américain des services en mai. A la clôture, le Cac 40 a abandonné 0,96%, à 7.200,91 points, dans un volume de transactions toutefois peu étoffé de 2,55 milliards d’euros.

Attendu en hausse à 52,2, l’indice ISM des services a reculé, à la plus grande surprise, de 51,9 en avril à 50,3, tout près donc du seuil des 50, qui sépare la phase de contraction de la zone d’expansion de l’activité. Faut-il y voir le signe d’une possible bascule en récession des Etats-Unis ? Pour Andrew Hunter, de Capital Economics, la réponse est oui. Cette statistique est « globalement cohérente avec les enquêtes régionales de la Fed sur l'activité et avec la plupart des autres données économiques concrètes qui, en raison de la chute des exportations, de l'aggravation du ralentissement des investissements des entreprises et de l'effondrement de la croissance de la consommation, suggèrent que la croissance du PIB sera à peine supérieure à zéro au cours du deuxième trimestre », analyse-t-il. En Chine, les perspectives sont jugées incertaines par les économistes malgré l’accélération de l’activité dans les services le mois dernier.

Ce cocktail, ajouté aux tensions persistantes entre Pékin et Washington, a poussé le cabinet Oddo BHF à se montrer plus sélectif sur les valeurs du luxe. Dans une note publiée ce jour, l’analyste en charge du secteur estime qu’« on rentre maintenant dans une période où la dépense de luxe devrait commencer à être plus visiblement impactée : les niveaux de dépenses ont progressé plus que de coutume ces dernières années et la dégradation poursuivie de l’environnement macro va finir par impacter le sentiment des clients même les plus aisés. » Dès lors, il se montre prudent, plus que le consensus, et juge que la récente correction n’est pas forcément une opportunité d’achat à court terme. Ces propos ont fait plier des titres comme LVMH, Hermès et Kering à Paris. TotalEnergies a également fini en repli de 0,6%. L’action a pourtant gagné jusqu’à 1,6% en séance, tirée par les cours du pétrole.

L’Opep+ réduit le débit

Réunis dimanche, les pays membres de l’Opep et leurs alliés, qui assurent l’approvisionnement d’environ 40% du brut mondial, ont décidé de réduire leurs quotas d’extraction. A partir de 2024, ils produiront 1,4 million de barils en moins par jour. Une baisse qui s’ajoute à l’annonce de l’Arabie saoudite qui, jouant cavalier seul, va amputer ses extractions de brut d ’un million de barils par jour en juillet. Cette diminution pourrait se prolonger au-delà, a d’ores et déjà prévenu le ministre de l'Energie saoudien, le prince Abdelaziz ben Salman, dont le pays va prolonger jusqu'en 2024 son programme de réduction volontaire de production de 500.000 barils par jour. En Bourse, le baril de Brent de la mer du nord a, conformément à l’objectif recherché, fait un bond de près de 4% avant de réduire son avance à 1%. Malgré la hausse, il reste sous la barre des 80 dollars (à 77 dollars), considérée par Ryad comme le seuil minimum pour assurer l’équilibre de son budget. En 2022, le royaume avait estimé que 90 dollars était un « bon prix ».

Apple au sommet

Au-delà du luxe et du pétrole, les valeurs ont peu fait parler d’elles, à l’exception d’Apple. La marque à la pomme a signé un nouveau record historique à 184,36 dollars à quelques heures de la présentation à son siège de Cupertino, en Californie, de son casque de réalité mixte, sujet qu’il regarde depuis 2016. Avant même d’en connaître le prix ou les caractéristiques, Wall Street semble emballé.

Sur un front plus macroéconomique, le marché se prépare déjà à la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (fed), dont le comité se réunira les 13 et 14 juin. Pour Michael Hewson, de CMC Markets, il « serait plus facile de relever les taux en juin et de maintenir les options ouvertes pour juillet. La communication serait sans aucun doute plus facile, cependant, les divergences au sein du FOMC montrent déjà que des opinions différentes commencent à émerger pour la suite ». Si l’on en juge par l’outil développé par CME Group à partir des contrats futures sur Fed funds, la probabilité d’un statu quo – et donc d’un maintien des taux entre 5% et 5,25% - est de 79,5%, contre 20,5% pour un relèvement de 25 points de base.

Source: Investir