Paris 2024 : la filière de la sécurité privée, en manque de bras, s’ouvre en urgence aux étudiants
« Commencez la réanimation cardio-pulmonaire. » La voix mécanique du défibrillateur indique à Manon et Aloys, 18 ans, la marche à suivre, alors qu’ils sont penchés sur le buste d’un mannequin d’exercice. A Versailles, dans la salle de travail de l’Ecole européenne de sécurité privée (EESP), ces deux étudiants en première année de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) répètent les gestes de premiers secours, essentiels pour devenir agent de sécurité privée.
Avec six autres étudiants, ils se forment à cette profession en tension, qui ne parvient plus à attirer. Face aux besoins importants prévus pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) et le gouvernement cherchent à attirer en urgence des personnels venus de tous horizons. Ainsi, depuis la mi-avril, la formation au métier d’agent de sécurité privée s’est ouverte aux élèves de l’enseignement supérieur. Un complément vital, qui doit permettre la mise à disposition de 3 000 étudiants à l’été 2024, parmi les 22 000 agents requis sur place au plus fort de l’événement.
Dans un format réduit de cent six heures de formation, contre cent soixante-quinze pour le cursus habituel, les étudiants préparent donc le certificat de qualification professionnelle « Participer aux activités privées de sécurité des grands événements » (CQP-PSGE), diplôme qui leur permettra d’obtenir une carte temporaire, à faire valoir pour les manifestations sportives et les festivals de plus de 300 personnes, valable jusqu’au 30 septembre 2025.
« Les JO, c’est le Graal pour nous »
Pour ces jeunes, c’est le début d’une session qui va durer trois semaines. Et les savoirs à maîtriser sont déjà très variés : il faut connaître des notions juridiques complexes, mais aussi acquérir des réflexes dans la gestion des situations conflictuelles ou des risques terroristes. « On a aussi appris les méthodes de palpation pour les fouilles », détaille Aloys, qui a appris l’existence de cette formation grâce à sa mère.
Tous sont enthousiastes à l’idée d’être acteurs du plus grand événement sportif : « Les étudiants en Staps, ce sont des sportifs. Donc les JO, c’est le Graal pour nous ! », s’exclame Aloys, qui regrette les difficultés pour obtenir des billets pour les épreuves olympiques. Habi, 23 ans, est en licence de géographie et aménagement à la Sorbonne, à Paris : « Ce sont des informations cruciales, qui nous seront utiles même sans être agent de sécurité. On appréhende l’humain, et la manière dont il va réagir », explique cette habituée de ce type de formations, qui a déjà travaillé au Stade de France, comme hôtesse d’accueil, et à Bercy, comme agente observatrice.
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Source: Le Monde