Safran : L'équipementier aéronautique Safran se dirige vers sa plus importante acquisition depuis 2018
(BFM Bourse) - La société a confirmé lundi soir être en discussions pour potentiellement reprendre certaines activités de commandes de vol et d'actionnement de Raytheon Technologies. Ce qui pourrait constituer sa plus important acquisition depuis Zodiac, il y a cinq ans.
Safran va-t-il effectuer sa plus grande acquisition depuis le rachat de Zodiac Aerospace, finalisé en 2018 pour un peu moins de 9 milliards d'euros?
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L'équipementier aéronautique et motoriste a en tout cas confirmé avoir pris langue avec Raytheon Technologies pour racheter certaines activités. Ce groupe américain rassemble notamment Collins Aerospace, spécialisé dans les systèmes mécaniques, les équipements intérieurs, l'avionique ou encore les aérostructures, ainsi que Pratt &Whitney. Cette dernière société est un motoriste et concurrent direct de CFM International (la coentreprise de Safran et General Electric) pour équiper la famille A320 neo d'Airbus.
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Safran est plus précisément entré en discussions avec Raytheon pour l'acquisition potentielle de certaines activités de commandes de vol et d'actionnement du groupe américain "dans le cadre d'un processus compétitif", a annoncé la société dans un communiqué publié lundi soir.
"A ce stade, il n’est pas possible d’évaluer la possibilité d’aboutissement de ces discussions ni de préciser les termes d’un éventuel accord. Le cas échéant, une information précise sur les éléments d’une éventuelle transaction serait communiquée en temps utile", a ajouté l'entreprise dans sa brève communication.
Vers une transaction de plus d'1 milliard de dollars?
Safran est en réalité sorti du bois après que Bloomberg a précédemment rapporté que le groupe négociait "les termes finaux" d'une transaction avec Raytheon. Citant des sources proches du dossier, l'agence de presse américaine évoquait un montant potentiel d'environ 1 milliard de dollars. Des fonds de capital-investissement serait en concurrence avec Safran, toujours selon Bloomberg.
Dans une note publiée lundi soir, Jefferies prévient que les métiers de commandes de vols et d'actionnement de Raytheon visés par Safran possèdent des marges potentiellement faibles avec par ailleurs peu d'activités "d'aftermarket", c'est-à-dire tout ce qui constitue les services d'après ventes (maintenance, révision, réparations ou encore ventes de pièces détachées), ce que la banque d'investissement considère comme des éléments négatifs.
Jefferies souligne également que toute opération de croissance externe pourrait entrer en concurrence avec de potentiels rachats d'actions, et donc du retour à l'actionnaire.
Pour l'heure l'action Safran ne décroche pas vraiment, cédant 0,2% à 136,94 euros vers 11h.
Rotations d'actifs
Rappelons que Safran – même s'il ne communique pas ses marges dans ce domaine – réalise une énorme partie de sa rentabilité dans ces services dits "d'aftermarket", notamment au niveau du précédent moteur de CFM International, le CFM56, le moteur le plus vendu au monde.
Ce qui explique d'ailleurs que l'action Safran soit bien plus dépendante que celle d'Airbus du niveau du trafic aérien, une utilisation accrue des avions étant synonyme de davantage de visites dans les ateliers de la société pour de "l'aftermarket".
La société dirigée par Olivier Andriès est actuellement en train de mener d'importantes rotations d'actifs. Elle a vendu ou signé des accords de ventes représentant depuis l'an passé un total de 400 millions d'euros, ce qui comprend par exemple ses systèmes d'arrêt d'urgence pour avions militaires, ou encore des systèmes de contrôle de la sécurité et de plateformes de lancement et de libération de parachutes.
De l'autre côté, la société a acquis ou est en passe d'acquérir des activités pour un montant total de 650 millions d'euros. Safran a par exemple racheté en juillet 2022 Orolia , société spécialisée dans les technologies et équipements liés au positionnement, à la navigation et au temps précis. Plus récemment, elle a finalisé la reprise, aux côtés d'Airbus et de Tikehau Capital, de la société Aubert et Duval, un fournisseur de matériaux et pièces critiques pour l'aéronautique, auprès de la société minière Eramet.
Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
Source: BFM Bourse