Crédits immobiliers : fin de la chute ?
Le graphique de la semaine
La production de crédits immobiliers s'est stabilisée, selon la Banque de France Statistiques mensuelles des prêts à l'habitat aux particuliers Source : Source : Banque de France
A une semaine, jour pour jour, d’une décision très attendue du Haut conseil de la stabilité financière (HCSF) sur les critères d’accès au crédit immobilier, la Banque de France publie ce mardi 6 juin des chiffres qui ne manqueront pas d’alimenter le débat sur la nécessité d’assouplir, ou non, les règles : les statistiques des nouveaux prêts à l’habitat.
En avril et mai 2023, respectivement 12,6 milliards d’euros (données provisoires) et 12,2 milliards d’euros (estimations avancées) ont été accordés aux particuliers par les banques, renégociations exclues. Soit, approximativement, autant que les deux mois précédents (12,2 milliards en février comme en mars 2023).
Des niveaux certes en chute libre si on les compare à ceux des mêmes mois de 2022. Sur les cinq premiers mois de l’année, les crédits accordés sont en effet en baisse de 37 % environ (99 milliards d’euros en 2022, 63 milliards en 2023).
La chute atteint même 41 % si l’on se concentre sur les trois derniers mois (37 milliards entre mars et mai 2023, contre 63 milliards entre mars et mai 2022). Mais « la production mensuelle de crédits à l’habitat se stabilise », note l’institution dans un communiqué.
Saison des déménagements
La fin de la chute amorcée au début de l’été 2022 ? « Nous n’avons pas de boule de cristal, mais cette stabilisation est maintenant constatée sur quatre mois. En outre, le printemps et le début de l’été étant traditionnellement favorables aux déménagements, donc aux demandes de crédits, cette tendance pourrait se poursuivre, voire se muer au moins provisoirement en légère remontée des volumes prêtés », analyse Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe à la direction des statistiques et des études de la Banque de France.
Elle précise que sur les dix dernières années, la production mensuelle moyenne de crédits immobiliers s’établit à près de 14 milliards d’euros (hors renégociations), mais que ces dix ans incluent « une période de taux exceptionnellement bas qui ont fait décoller le nombre de transactions immobilières. La production mensuelle globale, renégociations incluses, d’avant cette période de taux extrêmement favorable, était en moyenne inférieure à 10 milliards d’euros, à comparer aux 15 milliards actuels ».
A ses yeux, difficile de mesurer l’impact de la mensualisation de la fixation du taux d’usure – le taux maximal auquel les banques sont autorisées à prêter – sur cette stabilisation de l’activité. « Ce qui est sûr, c’est que la mesure, proposée par la Banque de France et acceptée par Bercy, a permis de lisser la production, d’éviter les à-coups au sein d’un même trimestre, constatés fin 2022 », explique-t-elle.
Il vous reste 43.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source: Le Monde
