Des chercheurs affirment avoir découvert les tombes les plus anciennes de la préhistoire

June 06, 2023
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Lee Berger, paléontologue de renommée mondiale, a annoncé ce lundi la découverte en Afrique du Sud des tombes les plus anciennes de la préhistoire. Cette trouvaille repousse d’au moins 100.000 ans les premières traces de pratiques mortuaires.

Les corps ont été retrouvés lors de fouilles entamées en 2018 sur le site paléontologique du « Berceau de l’humanité », classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Les fossiles étaient en position fœtale, recroquevillés dans des alcôves enfouies dans un réseau de galeries étroites à une trentaine de mètres sous terre. Les tombes avaient été rebouchées avec la terre creusée pour former les trous, preuve potentielle que les corps ont été volontairement enterrés.

@natgeo If the claims are true, cave-diving paleoanthropologist and Nat Geo Explorer Lee Berger and his team may have discovered the oldest known human burial. Learn more about this mysterious human species at the 🔗 in bio. #archaeology Video by: Ruben Rodriguez Perez ♬ original sound - National Geographic L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

Un Homo naledi qui chamboule tout

Les tombes les plus anciennes découvertes jusqu’ici datent d’environ 100.000 ans avant notre ère et abritent des restes d’Homo sapiens. Les sépultures sud-africaines datent de -200.000 à -300.000 ans. Elles contiennent des ossements d’Homo naledi, petit hominidé d’environ 1,50 m de haut et au cerveau de la taille d’une orange. L’espèce, dont la découverte en 2013 par Lee Berger avait déjà remis en cause les lectures linéaires de l’évolution de l’humanité.

« Ces découvertes montrent que les pratiques mortuaires n’étaient pas limitées à l’Homo sapiens ou à d’autres hominidés dotés d’un cerveau de grande taille », selon les chercheurs. Cette théorie, opposée à l’idée communément admise que la conscience de la mort et les pratiques liées font l’humain, avait déjà été évoquée par Lee Berger lors de sa présentation d’Homo naledi en 2015.

L’hypothèse avait créé un tollé, de nombreux experts mettant en doute la rigueur scientifique de l’Américain. « C’était trop pour les scientifiques à l’époque », a commenté Lee Berger à l’AFP. « [Ils sont] convaincus que tout cela est lié à notre gros cerveau et que cela s’est produit très récemment, il y a moins de 100.000 ans. Nous sommes sur le point de dire au monde que ce n’est pas vrai. »

Des résultats d’une « importance considérable »

Des symboles géométriques, soigneusement tracés à l’aide d’un outil pointu ou tranchant, ont aussi été retrouvés sur les parois des tombes. « Cela signifierait que non seulement les humains ne sont pas les seuls à avoir développé des pratiques symboliques, mais qu’ils n’ont peut-être même pas inventé de tels comportements », avance Lee Berger.

« Ces résultats, s’ils étaient confirmés, auraient une importante potentielle considérable », a déclaré Carol Ward, anthropologue à l’université du Missouri. « J’ai hâte d’apprendre comment la disposition des restes exclut d’autres explications possibles que l’enterrement intentionnel, et de voir les résultats une fois qu’ils auront été examinés par des pairs. »

Source: 20 Minutes