Guerre en Ukraine : les rebelles russes qui ont traversé la frontière espèrent " rester en Russie "

June 06, 2023
89 views

Le fondateur du Corps des volontaires russes, Denis Kapoustine (quatrième depuis la droite, en noir), dit « White Rex », dans le nord de l’Ukraine et près de la frontière russe, le 24 mai 2023. SERGEY BOBOK / AFP

Ce n’est pas la moindre des surprises de cette guerre russo-ukrainienne qui en réserve tant. Alors que Kiev mène des « actions offensives » et s’apprête à livrer des batailles cruciales pour le sort des territoires occupés, des combats inattendus, quinze mois après le lancement de l’invasion russe, se déroulent non pas en Ukraine, mais en Russie.

L’opération armée de rebelles russes en cours depuis le 1er juin dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, est d’une nature différente des incursions des derniers mois, caractérisées par des raids plus ou moins audacieux mais destinés à n’être qu’éphémères. « Cette fois, l’échelle de l’opération est plus importante, et l’intention est de rester en Russie », annonce Ilia Ponomarev, le chef politique de la Légion Liberté de la Russie, joint par téléphone, lundi 5 juin, alors qu’il se trouve en visite à l’étranger. Ex-membre du Parti communiste et ancien député de la Douma, la chambre basse du parlement russe, réfugié à Kiev depuis 2016, ses prises de position controversées, prônant notamment la lutte armée contre le régime de Vladimir Poutine, le distinguent des autres opposants du Kremlin.

L’attaque sur le sol russe, menée par deux groupes coordonnant leurs opérations, la Légion Liberté de la Russie et le Corps des volontaires russes (RDK), a pris une ampleur que les précédentes incursions ne laissaient pas présager, avec des villages occupés, des duels d’artillerie, des morts et des blessés civils, des réfugiés fuyant les zones de combat et la capture de soldats russes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Ces rebelles russes qui se battent au côté de l’Ukraine Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections Pour ajouter l’article à vos sélections

identifiez-vous S’inscrire gratuitement

Se connecter Vous possédez déjà un compte ?

Basés à Kiev, la Légion Liberté de la Russie et le RDK regroupent des rebelles russes accueillis au sein des forces armées ukrainiennes, et qui prônent la lutte armée en Russie jusqu’à la chute de Vladimir Poutine. La première revendique en outre un lien avec une mystérieuse Armée républicaine nationale (NRA), un réseau de partisans agissant clandestinement en Russie. Le mouvement politique de M. Ponomarev est pour sa part officiellement né le 31 août 2022, et réunit régulièrement à Varsovie des élus ou ex-élus russes au sein d’un « Parlement en exil ».

La première incursion en Russie, le 2 mars dans la région de Briansk, avait été le fait du seul RDK, une unité de l’extrême droite nationaliste russe qui refuse l’autorité politique du social-démocrate Ponomarev. Son chef, Denis Kapoustine, alias « Nikitine », ou « White Rex » de son nom de guerre, une figure du milieu hooligan et néonazi, apparaissait alors à visage découvert dans une vidéo.

Il vous reste 59.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source: Le Monde