" Le match pour les retraites est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non ", concède Laurent Berger

June 06, 2023
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Laurent Berger secrétaire génnéral de la CFDT arrive aux Invalides, le 6 juin 2023. AGNES DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »

Après cinq mois de mobilisation contre la réforme des retraites, Laurent Berger a confirmé participer mardi 6 juin à sa « dernière » manifestation en tant que secrétaire général de la CFDT. « Le match pour les retraites est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non », a-t-il aussi concédé, depuis la tête du cortège parisien, saluant tout de même la « mobilisation encore importante » de cette 14e journée convoquée depuis janvier par l’intersyndicale.

« C’est la dernière manifestation contre la réforme des retraites, sur ce format-là, on ne va pas de raconter d’histoire, a insisté le dirigeant syndical. […] Mais il y a toujours une colère et un ressentiment. Il va falloir qu’on cultive cette mobilisation pour continuer à travailler sur les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions du travail et du dialogue social. » Laurent Berger a aussi confirmé vouloir prendre du champ, après le passage de relais à la tête de la CFDT à Marylise Léon, le 21 juin : « Je vais d’abord me taire, me reposer. Et je dirai le moment venu ce que je vais faire. »

En attendant, il espère que l’Assemblée nationale pourra voter, le 8 juin, la proposition de loi du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) sur le retour à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite. « Mais si ce n’est pas le cas, les possibilités de faire reculer le gouvernement seront derrière nous, prévient Laurent Berger. On ne va pas se raconter d’histoires. J’adorerais que l’on puisse faire descendre à nouveau dans la rue deux millions de personnes, la semaine prochaine. Mais ce n’est pas vrai. »

« Probable qu’il y ait d’autres manifestations »

A ses côtés à Paris, la numéro un de la CGT, Sophie Binet, a répété vouloir de « de vraies négociations », évoquant elle aussi les salaires, mais aussi les « ordonnances Macron » sur le Code du travail et « l’égalité femmes hommes ». Même si « les retraites resteront toujours un combat », l’objectif est à présent de « gagner des avancées concrètes », a-t-elle dit, affirmant que « l’intersyndicale restera unie » et jugeant « probable qu’il y ait d’autres manifestations au vu de la colère dans le pays ».

La responsable syndicale en appelle déjà à une nouvelle méthode du côté de l’exécutif, accusé de « balayer d’un revers de main » toutes les propositions émanant des représentants des travailleurs. « C’est le gouvernement qui refuse de négocier sérieusement avec les organisations syndicales, a-t-elle déploré. La seule chose qu’il accepte de faire, c’est de discuter sur la base de son agenda. Mais son agenda gouvernemental et patronal régressif, on n’en veut pas. »

Les leaders de l’intersyndicale ont prévu « un échange en visio » le 13 juin, a rapporté Benoît Teste (FSU) pour « faire un bilan complet » de leur journée de mobilisation et du vote, jeudi, à l’Assemblée nationale, sur la proposition d’abrogation de la réforme des retraites.

En parallèle, l’hypothèse d’une rencontre à l’Elysée divise les chefs syndicaux. Cyril Chabanier (CFTC) « pense qu’il faut y aller car c’est un bon moment pour négocier sur d’autres sujets » que les retraites. Mais Frédéric Souillot (FO) fait savoir que son organisation « n’ira pas » à cette « conférence sociale qui serait dans les tuyaux ». Même réticence de François Hommeril (CFE-CGC) qui n’a « pas envie d’aller à une opération de communication du président de la République ».

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde