"La reine de l'escroquerie" d'Hollywood prête à être extradée aux États-Unis

June 06, 2023
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L'escroc aurait soutiré plus d'un million de dollars à plus de 300 professionnels du cinéma en se faisant passer pour des femmes influentes d'Hollywood.

La justice britannique a donné mardi son feu vert à l'extradition d'Hargobind Tahilramani, un escroc présumé surnommé«la reine de l'escroquerie d'Hollywood» pour avoir soutiré des centaines de milliers de dollars à des professionnels du cinéma en se faisant passer pour des femmes influentes d'Hollywood.

D'origine indonésienne, ce virtuose de l'imitation des voix féminines et des accents est accusé d'avoir ainsi soulagé de plus d'un million de dollars plus de 300 personnes, dont des acteurs, scénaristes et photographes, entre 2013 et 2020. Il avait été arrêté en 2020 en Angleterre après son inculpation en novembre 2019 par un tribunal californien.

Un tableau de chasse bien rempli

Parmi les personnalités d'Hollywood dont Hargobind Tahilramani usurpait l'identité figurent Kathleen Kennedy, la grande patronne de Lucasfilm (saga Star Wars), l'ancienne responsable de Sony Amy Pascal et l'ex-PDG des studios Paramount Sherry Lansing. L'ex-épouse du magnat des médias Rupert Murdoch, Wendi, aurait aussi été imitée par le suspect, qui se faisait aussi parfois passer pour des cadres masculins. Les professionnels du cinéma dans différentes spécialités étaient contactés par l'escroc présumé et se voyaient proposer des opportunités d'emplois prestigieux et lucratifs pour des projets imaginaires, selon l'acte d'accusation. Seule condition : se rendre en Indonésie pour des repérages, de la documentation ou des travaux préparatoires au scénario.

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À leur arrivée, les victimes étaient délestées de leurs dollars à la moindre occasion par des complices qui prélevaient des «frais de transport» et autres avances prohibitives censées faire plus tard l'objet d'un remboursement par la production. Les dupes ne revoyaient jamais la couleur de leur argent et ceux qui se plaignaient ou émettaient des doutes étaient explicitement menacés par Hargobind Tahilramani, qui les intimidait en leur envoyant des photos de leurs enfants ou parlait de les «démembrer», d'après l'acte d'accusation. Pour s'opposer à son extradition aux États-Unis, ses avocats ont avancé que les conditions de détention dans ce pays violeraient les droits de l'homme et mis en avant l'impact sur sa santé qu'aurait une détention proche de l'isolement. Il appartient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, d'ordonner l'extradition d'Hargobind Tahilramani.

Contacté par l'AFP, le Home Office a dit ne pas vouloir s'exprimer sur un cas individuel. La maison d'édition HarperCollins avait acheté les droits de cette histoire rocambolesque, écrite par Scott Johnson, un ancien journaliste de l'Hollywood Reporter. Le livre est en vente depuis ce mardi.

Source: Le Figaro