En Bourse, la hausse surprise des taux par la banque centrale d’Australie n’a pas envoyé le bon signal

June 06, 2023
498 views

Par La Rédaction d'Investir

Publié le 6 juin 2023 à 17:40 Mis à jour le 6 juin 2023 à 17:54

La Bourse de Paris a évolué, tout au long de la journée, sans réelle tendance, ce que font également les marchés américains depuis leur ouverture à 15h30, heure de Paris. Le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite évoluent autour de l’équilibre, tandis que le Cac 40 a fini par grappiller 0,11%, à 7.209 points, dans un faible volume d’échanges de 2,5 milliards d’euros, après avoir perdu 0,3% au plus bas du jour. Apple baisse de 1% alors que le prix élevé de son casque de réalité virtuelle et augmentée « Vision Pro » (3.499 dollars) pourrait peser sur les ventes.

« Les investisseurs se préservent avant la réunion de la Fed du 14 juin », explique John Plassard de la banque privée Mirabaud. Ils restent à l’écart du marché de crainte que les grandes banques centrales ne durcissent davantage leur politique monétaire au moment où la croissance ralentit au niveau mondial. « Il y a des signes indiquant que les principales banques centrales n’en ont pas encore fini de surprendre du côté ‘faucon’ », signale Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. Elle fait notamment référence à l’annonce ce matin par la Banque d’Australie d’un relèvement surprise de 25 points de base de ses taux directeurs à 4,1%, « défiant ainsi le statu quo anticipé par les économistes », ajoute-t-elle. La Banque du Canada rendra sa décision monétaire demain, avant la Fed, mercredi prochain, et la BCE, le lendemain.

Les prix du pétrole repartent à la baisse

Les ventes au détail ont stagné dans la zone euro en avril, là où le consensus tablait sur un rebond de 0,2% après deux mois consécutifs de baisse. En Allemagne, les commandes à l’industrie ont diminué de 0,4% en avril, contre un rebond de 2,8% attendu. Lundi, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux en répétant qu’il est encore trop tôt pour estimer que l’inflation sous-jacente a atteint son pic en dépit de « signes de modération ». Membre du conseil des gouverneurs, le Néerlandais Klaas Knot a déclaré ce mardi que les pressions sous-jacentes sur les prix dans la zone euro devraient s’avérer plus difficiles à combattre, mais la politique monétaire donne des signes de son efficacité et d’autres hausses des taux doivent intervenir de façon graduelle. Toutefois, la BCE a publié une enquête, ce mardi, dont il ressort que les anticipations d’inflation chez les consommateurs de la zone euro ont significativement diminué en avril.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale est entrée en période de blackout, durant laquelle les banquiers centraux ne peuvent plus prendre publiquement la parole avant que le verdict monétaire ne soit rendu. Aussi, l’attention se porte naturellement sur les indicateurs économiques afin de traquer le moindre indice susceptible d’influencer sa politique. Hier, le ralentissement inattendu de la croissance de l’activité dans le secteur des services en mai a jeté un froid, suggérant, contrairement à la solidité du marché de l’emploi, un affaiblissement de l’économie américaine. L’indice ISM est en effet ressorti à 50,3 points, soit juste au-dessus du seuil critique des 50 points qui sépare expansion et contraction de l’activité.

TotalEnergies a perdu près de 1% dans le sillage du reflux des cours du brut, les craintes de ralentissement économique prenant le pas sur la décision de l’Arabie saoudite de réduire sa production. A l’inverse, Publicis a gagné plus 3%. L’acquisition par sa filiale Sapient d’un spécialiste américain d’Adobe Commerce a été bien accueillie par la Bourse.

Source: Investir