Réforme des retraites : "Ils n'ont pas gagné, et on n'a pas perdu" se dit la gauche, qui veut jouer les prolongations

June 06, 2023
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Dans les défilés de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mardi, les partis de la Nupes voulaient encore y croire. Et ont assuré que "le combat ne s'interrompra pas".

La 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites mardi 6 juin était marquée par le plus faible niveau de participation depuis le début du mouvement social en janvier. Pourtant, dans les défilés, les leaders de l'opposition voulaient encore y croire. Ainsi, à Paris, dans le défilé, ils étaient comme depuis le premier jour aux côtés des syndicats, avec en tête leur prochain combat dans deux jours, l'arrivée dans l'hémicycle du texte Liot pour abroger le texte du gouvernement. Une façon pour eux de maintenir la pression alors le mouvement s'étiole.

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En témoigne la présence de Jean-Luc Mélenchon dans le cortège parisien : s’il descend dans l’arène, c’est bien que le mouvement arrive à un tournant. Et que l’heure parait au bilan. "Les gens ont repris confiance dans leurs forces, affirme-t-il. Bien sûr, si la victoire était là aujourd'hui, nous exulterions tous ! C'est la vie, c'est la lutte : il y a des jours très beaux et des jours moins beaux. Et aujourd'hui... il fait beau." Le leader insoumis se reprend pour remotiver les troupes, pour contrebalancer la formule du patron de la CFDT, Laurent Berger qui estime que "le match est en train de se terminer". "Là, ce n'est pas un match, défend Jean-Luc Mélenchon. Les gens jouaient deux années de travail supplémentaire : cela va vouloir dire de l'angoisse, de la maladie. Donc ce n'était pas un match, ce n'était pas un jeu, les amis."

"C'était une bataille très forte et c'est pourquoi elle n'est pas finie. Et je vais vous dire : elle ne finira jamais, d'une manière ou d'une autre. Cette lutte va trouver son prolongement." Jean-Luc Mélenchon à franceinfo

A plusieurs centaines de mètres, non loin de l'Assemblée nationale, pour le reste de la Nupes, comme Marine Tondelier, la patronne des écologistes, le match contre le gouvernement n'est pas plié : "Ils disent : 'On a gagné, c'est fini', mais ils n'ont pas gagné, et on n'a pas perdu, souligne-t-elle. On n'a pas non plus gagné, ils n'ont pas non plus perdu : est-ce que cela ne vous rappelle pas quelque chose ? On est exactement dans un moment qu'on peut appeler une ZAD !"

"Rendez-vous dans les urnes"

Olivier Faure s'avance, sur une musique de Bob Marley. D'après le numéro 1 du Parti socialiste, la lutte va se transformer : "On a un pays qui est plus fracturé que jamais, explique-t-il. Ce combat ne s'interrompra pas, ne serait-ce que parce qu'il y aura d'autres échéances démocratiques et que les Français auront la possibilité, dès les prochains scrutins, de rappeler au chef de l'Etat qu'ils ne partagent pas son avis. Donc, rendez-vous dans les urnes !"

Avant cela, la Nupes prépare son prochain combat dans l'hémicycle jeudi 8 juin : l'arrivée du texte du groupe Liot pour abroger la réforme des retraites que la majorité tente de rendre irrecevable. La gauche dénonce déjà une "démocrature", un "coup d'Etat institutionnel".

Source: franceinfo